Son corps présumé a été enterré par ses parents à Tissemsilt
«Un mort»
demande de revenir à la vie
«Quand je lis mon
nom et mon prénom sur ma tombe je deviens complètement fou !». C’est
en ces termes qu’un homme a exprimé la dure situation dans laquelle
il s’est retrouvé.
Ces paroles ne
sont pas prononcées par un aliéné mais plutôt par un jeune homme de
38 ans, en pleine possession de ses facultés mentales, répondant au
nom de Morsli Houari Lafi. Il est originaire de la wilaya de
Tissemsilt et travaillait à Alger en qualité de soudeur. Ce dernier
dit vivre l’enfer depuis presque une année maintenant. Son histoire
a commencé en octobre de l’année dernière. A cette date, il fut
arrêté au niveau de la rue Hassiba Ben Bouali, à Alger, en
possession de
calmants de marque
Temesta 2,5 mg. Indiquant qu’il était malade et que ces médicaments
lui avaient été prescrits par un médecin, il fut emmené au
commissariat du huitième arrondissement, puis mis sous mandat de
dépôt à la prison de Serkadji. Les membres de sa famille n’ayant
pas de nouvelles de leur fils ont entamé des recherches par le biais
d’un avis diffusé à l’échelle nationale. Interrogé sur les raisons
qui l’ont poussé à ne pas contacter ses parents, une fois arrêté par
la police, il nous déclare qu’il ne voulait pas leur faire de la
peine, d’autant qu’il pensait qu’il n’allait pas tarder à être
relâché. Par ailleurs, les services de sécurité ayant découvert le
corps d’un jeune homme décédé de mort violente au niveau de la
commune de Hydra, ont remis la dépouille à la famille Lafi, pensant
qu’il s’agissait de leur fils. L’enterrement a eu lieu à Tissemsilt.
Quelques jours plus tard, le prisonnier contacta un de ses amis qui
s’empressa d’informer les parents que leur fils était bel et bien
vivant et incarcéré à la prison de Serkadji. Suite à cela, ses
proches se sont déplacés à Alger, à la prison de Serkadji, où ils
ont pu constater que leur fils était vivant. Libéré le 5 décembre
2007, Morsli Houari Lafi est toujours considéré mort puisque sa
carte d’identité nationale a été radiée du fichier. Un certificat de
décès lui a été délivré le 12 mai dernier et, aussi paradoxal que
cela puisse paraître, un extrait de naissance lui a été remis au
début du mois en cours. «Cela fait maintenant plus de sept mois que
je fais des démarches pour régulariser ma situation. Jusqu’à
aujourd’hui, je suis toujours considéré comme décédé !» a-t-il
déploré. Ce dernier a indiqué qu’il avait sollicité, à plusieurs
reprises mais en vain, le procureur de la République
territorialement compétent pour trouver une solution à son problème.
«Le P/APC de ma commune refuse même de me recevoir !» a-t-il ajouté.
Salah Harirèche