Je me souviens d'un certain mercredi 16 juin 1982, je sortais du boulot pour l'occasion en attendant de courir à la maison voir le match RFA Algérie, j'assistais chez mon frère à la première période de ce mémorable match, un poste télévisé noir et blanc avait été installé dans la cour spécialement pour l'événement.
Après une mi temps sans buts, je courais pour rejoindre ma maison, suivi de mon frère, afin de poursuivre en famille la seconde période de ce match historique. Imaginez vous, voir son pays représenté dans la plus grande compétition sportive du monde et défiant les colosses et invincibles allemands, c'esr du jamais vu.
Après 45 min de jeu j'étais déjà content, on n'avait pas pris de but, et la déculotté et la pluie de buts que tout le monde nous promettait n'avait pas encore eu lieu.
La seconde période commence donc, en famille (ma femme, ma fille Souhila et ma sœur étaient réticentes au football mais l'occasion était exceptionnelle). A la 54 minute ma femme s'égosillait devant moi, après le magnifique but de Madjer, je sautais sur le lit en hurlant, mon fils Ahmed virevoltait dans le salon tandis que mon frère Amar toute raison gardée nous signalait qu'il restait encore beaucoup de temps avant la fin du match, et comme un mauvais présage, Rummenigge égalisait 13 minutes plus tard.
Le souffle retombait, je tremblais, et j'allumais mes cigarettes une à une et j'eus à peine le temps de douter que le maestro algérien, le numéro 10 d'anthologie des verts « Lakhdar » "le bien nommé" Belloumi envoyait le ballon dans les filets d’un Schumacher incrédule.
Mais d'où viennent ils ces petits? d'Algérie ? où ça l’Algérie ? en Afrique. Et oui ce jour là mon pays se révélât au monde du football. Pendant les 20 minutes qui nous séparaient du coup de sifflet final mon frère et moi rongions nos ongles jusqu'au sang.
Au coup de sifflet final c'est l'explosion, ni une, ni deux, je suivais mon frère accompagné de mon fils pour aller festoyer dans la rue, non sans avoir embarqué tout notre stock de pétards et fusées qu’on s’était constitué pour le Mouloud prochain. Nous nous rendîmes donc à la placette d’El Madania, mon frère m'invitait à monter sur le toit d'un bus RSTA N°32 et ainsi nous défilâmes d’El Madania à Didouche Mourad sur le toit d'un bus dans une joie indescriptible.
Certains ont vécu l'indépendance, d'ailleurs j’ai eut les larmes aux yeux en voyant cette joie, les souvenirs remontant pour l‘occasion, d'autres ont vécu ce jour béni du 16 juin. Cette date m'a rendu fou du ballon rond et particulièrement de l'équipe nationale, il m'était inconcevable de les voir devenir si commun et banal, dans les années qui suivirent.
J' occultais donc l'EN durant les années 90 ou son niveau médiocre me renvoyait à la face ses années lumières de la décennie1970 et 1980.
Aujourd'hui je me prends encore a rêver que mon fils qui s'extasiait il y’a peu sur les performances de Zidane et des Bleus, soit également frappé par ce virus des Verts en juin 2010 en Afrique du Sud.
Il reste un petit pas à nos joueurs pour concrétiser ce rêve et inoculer à des millions d’ algériens la passion du sport roi.