Source : le livre « Les Beni Yala » de Mouloud Gaid.
Le Châ - Le châ est un jeu de boxe et chausson.
Un enfant est assis à terre. Un autre debout le protège les mains appuyées sur ses épaules. D'autres enfants font cercle autours des deux enfants et cherchent à toucher celui qui est assis. Son défenseur qui est debout le protège en lançant des coups de pieds (sans chaussures) à droite ou à gauche. Lorsque un des assaillants est touché par un coup de pied, il prend la place de celui qui est assis. Le défenseur peut aussi changer.
IGHES (ighès) - Ce jeu est une sorte de Golf.
Deux camps composés d’une dizaine de joueurs chacun, se disputent une boule en bois, ou en os, ou une boule en chiffon entourant une pierre. Cette boule est lancée par un joueur d’un clan elle est poursuivie par tous les joueurs munis de bâton, les uns pour l’empêcher de pénétrer dans leur camp, les autres pour amener à passer dans le camp adverse.
DABAKH (dabakh)
Un certain nombre de garçons montés sur le dos de leurs camarades, et placés en cercle, se lancent une balle, en chiffons ordinairement qu’il s’agit de ne pas laisser à terre. Si elle touche le sol, les cavaliers s’enfuient et un des porteurs s’efforce d’attendre un des fuyards avec la balle. Si le fuyard est touché, les porteurs deviennent cavaliers à leur tour.
TIQAR (Tiqar)
Deux clans se font face. Chaque enfant attaque le vis à vis que tient son compagnon. L'attaque est faite en lançant des coups de pieds sur le vis-à-vis. Si le compagnon qui tient la main est touché par l’adversaire on change de rôle. L’ex. défenseur devient celui qui doit être protégé.
SELBIA (selbia) –
Le jeu de Selbia se joue à deux sur une figure carrée recoupée de quatre lignes à angles droits qui divisent le carré en huit triangles égaux. Chaque joueur a trois jetons qu’il s’agit de placer en ligne droite, soit sur les côtés, soit dans l’intérieur du carré en utilisant le point central d’intersection des lignes, malgré la tactique de l’adversaire qui défend la place.
EL FELDJA (eI feldja)
C’est un jeu qui se joue également à deux. On trace trois carrés qui s’emboîtent parallèlement les uns dans les autres et reliés entre eux par deux lignes partant des côtés du plus grand carré aboutissant au petit carré au centre. Chaque joueur possède douze jetons qu’il s’agit de placer par groupe de trois en ligne droite. Dès qu’un des joueurs a réussi à placer ainsi trois jetons, son adversaire lui remet un des jetons. Celui qui enlève à l’autre le plus grand nombre de jetons est le vainqueur.
LE GUETTAL (le guettal) – C’est un jeu analogue au jeu de dames.
Chaque adversaire a douze jetons placés sur un des côtés d’un carré ayant trente deux divisions faites de lignes horizontales et verticales se coupant. Chaque jeton est avancé vers le côté occupé par l’adversaire qui peut « manger » le dit jeton. Le joueur ayant conservé le plus de jetons sur le jeu gagne la partie.
TAKHAMT (El Khima). Il se joue à deux à l'aide de noyaux d'olives (hiver et au printemps). On creuse huit trous symétriques sur deux lignes. Au milieu de ces huit trous, un neuvième qui sert à emmagasiner le gain des adversaires. Chaque joueur possède 24 noyaux placés par groupe de six dans chaque trou sauf dans le trou central. Les joueurs doivent à tour de rôle déplacer cinq noyaux en les mettant un à un dans les divers trous le dernier noyau placé, enlève les noyaux se trouvant dans le trou. Le joueur qui a obtenu le plus de noyaux est le vainqueur.
Le Qouridat ou encore Le Khemis - sorte de jeu d'osselets (Ijorbaen). Ces un jeu généralement réservé aux filles. Il se joue avec dix petites pierres ou osselets qu'on lance en l'air et qu'il s'agit de rattraper sur le dos de la main, au nombre d'au moins cinq, puis de quatre, de trois puis de deux puis de un. Les autres pierres tombées à terre sont successivement enlevées une à une, ou deux par deux, ou encore deux et trois, etc..., après qu'on les a fait toucher les unes contre les autres avec les doigts. Tout en lançant une pierrette en l'air, on place trois ou quatre d'un côté et les restes d'un autre, ensuite on prend le tout en une seule fois. Il y a des variantes qui font durer le jeu et le rende difficile à réussir dans sa totalité.
TAKHATOUMT (Takhatoumt - El Khaten) - c'est un jeu qui se pratique en famille pendant les veillées d'hiver. Deux groupes de joueurs (hommes et femmes) se font face à face. Un des groupes achète le privilège de commencer la partie en offrant tant de points à l'adversaire (ceci parcequ'il prend l'avantage sur le vis-à-vis, du fait qu'il est difficile de deviner la main ou se trouve l'anneau caché, il gagne donc des points).
Un des groupes donc cache la bague dans la main d'un des joueurs dont les mains sont cachées sous un drap ou couverture. Le groupe opposé essaie de deviner qui détient la bague. On scrute les réactions de chacun parcequil se trouve souvent des personnes qui hésitent et qui ont peur de se faire découvrir. On use de tous les artifices pour influencer celui qui la détient. On commence par éliminer une à une les mains douteuses. On laisse en dernier celles qui présentent la possibilité du port de la bague.
Si la bague est trouvée, le groupe prend la relève; c'est l'autre qui essaie de la trouver. Ainsi de suite. Le groupe qui réussit le premier à atteindre le nombre de points fixés au départ pour la fin de la partie, est le vainqueur. On joue aux cacahuètes, aux dattes, etc...
Ce jeu se pratique aussi à l'aide de tasse à café - Mais là deux joueurs seulement y participent. Dans ce jeu, l’anneau est placé sous une des tasses et doit être découvert par le joueur. Celui-ci élimine une à une les tasses, jusqu'à rencontrer l'anneau, il perd In partie s'il n'a pas dit elle est là, on compte alors le nombre de tasses restantes; et s'il a dit elle est là, et qu'elle s'y trouve, il a gagné; c'est l'opposant qui prend la relève. La partie est gagnée par le groupe qui a atteint le nombre de points fixés au début de la partie.
Tighounem (les roseaux) - Il se joue à deux (par les filles), avec six lamelles de roseau, qui sont lancées en l'air. Il faut pour gagner, que trois de ces lamelles retombent sur le côté intérieur et que les trois autres retombent sur le côté extérieur.
Bousaadia : Une autre distraction qui se perd est la présence de Bousaadia dans la région. Celui-ci opère en été généralement.
Il opère seul dans les villages. Il est coiffé d'une chéchia sur laquelle sont cousus de nombreux ornements: d'abord une tête de chacal, de renard ou de lynx, puis de petites glaces rondes, des coquillages, des dents de sanglier le tout surmonté d'une vieille queue de cheval ou de mulet.
Ses vêtements se composent d'une gandoura retenue par une ceinture en cuir, la gandoura relevée au-dessus du genou. A la ceinture sont suspendues des queues de chacals, renards et autres animaux. Le pantalon s’arrête aux genoux, il est souvent recouvert de boutons en cuivre de casaques militaires. Enfin tout en lui attire l'attention et amuse.
Comme instrument de musique, il porte sur la hanche un tambour primitif dont la caisse est en bois et la peau ornée de figures grossières tracées avec de la pâte de henné. Il fait un bruit assourdissant pour attirer l'attention de tous et des galopins en particulier qui le suivent partout dans le village. Il danse, il chante, en même temps qu'il frappe sur son tambour.
Il prend tout ce qu'on lui donne: argent, figues, farine etc... ces denrées sont emmagasinées dans des Yilouanes (outre en peau de moutons) enfouis dans les chouaris de son âne.
Certains Boussadis sont munis d’une cornemuse dans laquelle ils soufflent leurs airs de chansons tout en effectuant des pas de danses. Ils pénètrent dans les maisons parfois, avec la permission des habitants bien entendu. Il évolue dans la cour quelques temps, reçoit son obole et poursuit son chemin. Ils vont de village en village, passant la nuit dans les mosquées où on leur apporte à manger le soir à la tombée de la nuit.
Mayaf (saut de mouton) – aussi ne se pratique plus par les jeunes aujourd’hui.