Au dernier jour de la fête d’Al Adha, la cadence de vente des moutons d’abattage semble atteindre sa vitesse de croisière , dans les marchés provisoires comme dans des espaces de quartiers, loués pour l’occasion.
« Acheter le mouton », un mot d’ordre qui fait éclipser tout le reste pour de larges franges de la société qui compte plus de 35 millions d’âmes, hormis une infime minorité qui préfère passer les jours chômés dans des hauts lieux touristiques .
Les gens discutent longuement sur les prix avant d’acheter.
Les prix sont fixés selon la discrétion des fermiers qui font le déplacement de toutes les régions du pays, notamment les plus cotées comme l’est et l’ouest, pour vendre « au prix fort », surtout dans les grandes villes, Alger en tête.
Les consommateurs semblent déconcertés par les prix « stratosphériques », aux dires de certains, affichés pour les races les plus prisées vendues à 30 000 et 36 000 dinars.
L’explication fait endosser la responsabilité de la « frénésie » constatée au surcoût de l’alimentation sur le marché mondial durant l’année 2008.
« Le mouton 2009 est plus cher que le mouton 2008 », ironisent certains, non sans amertume.
Pour d’autres emportés par la surenchère exacerbée, « immoler le mouton n’est pas un pilier en Islam ». La fête est « fondamentalement facultative » et tributaire du pouvoir d’achat, semble avancer quelques « sages ».
Pourtant, pour rien au monde, un père de famille, même démunie, ne peut renvoyer aux calendes grecques « l’obligation sociale » de sacrifier un mouton pour échapper à « la risée » des voisins et au regard accusateur de ses enfants.
Certains s’endettent pour « être au rendez-vous », d’autres recourent à « la souscription » des voisins. L’enjeu en vaut la chandelle.