Compétences algériennes installées à l’étranger
«Nous avons besoin seulement des chercheurs et des enseignants de rang magistral parmi les compétences algériennes installées à l’étranger», a déclaré M. Rachid Haraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, lors d’une conférence de presse organisée à l’issue de la clôture des travaux des assises nationales sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique qui a pris fin hier dans l’après-midi avec l’adoption d’un certain nombre de recommandations. Le ministre n’a pas manqué, néanmoins, de rendre un vibrant hommage aux cadres algériens installés à l’étranger qui viennent de leur propre gré et à leurs frais donner, poursuit-il, des conférences ou encadrer des projets de recherche initiés au niveau de certaines universités d’Algérie. C’est pourquoi d’ailleurs que son département ministériel a mis en place, explique-t-il, un site Internet pour maintenir le contact avec ces Algériens qui travaillent à l’étranger dans les laboratoires de recherche qu’ils soient en France, au Canada, aux Etats-Unis ou ailleurs, a-t-il ajouté. Concernant ceux qui désirent rentrer au pays, le ministère est disposé de leur offrir les mêmes grades professionnels qu’ils ont acquis à l’étranger dans le cadre de l’équivalence des diplômes, avec en outre un logement en prime. Concernant la fuite des cerveaux, M. Haraoubia a souligné que le taux est «très faible ces dernières années», soutenant qu’un ingénieur qui termine ses études et qui part à l’étranger ne peut être comme,dit-il, de fuite d’un cerveau. Il a battu en brèche cette notion de
«fuite de cerveaux» en soutenant, en plénière, lors de la présentation des rapports d’ateliers que «tous ceux qui partent à l’étranger sont des cerveaux et que ceux qui sont restés ne sont pas des cerveaux». Cette logique ne tient pas la route, selon le ministre qui insiste par contre sur la promotion des conditions de la recherche et du statut du chercheur, mettant en évidence le déblocage cette année d’une enveloppe de 100 milliards de DA pour la recherche et le développement. La présence du secteur économique à cette rencontre explique aussi, dira le ministre, l’importance accordée aux passerelles à trouver entre les universités et les entreprises économiques en matière notamment de la formation de stage et du développement de la recherche. Le professeur Bouguechal Nour-Eddine, doyen de la Faculté des sciences de l’ingénieur et directeur du laboratoire d’électronique avancée de l’université de Batna est allé dans le même sens pour mettre l’accent sur la nécessité de la coopération internationale et de l’ouverture de l’université vers l’entreprise. «Depuis 10 ans, nous travaillons en étroite collaboration avec un institut supérieur de Berlin en matière de développement de la recherche et de la formation de nos étudiants en Allemagne», dit-il, mettant en exergue le cas de 30 Algériens de grades magister et de doctorat qui ont fait des stages au sein de cet institut allemand. La durée est de 3 mois pour ceux ayant le diplôme de magister et de 6 mois pour le doctorat. En contrepartie le laboratoire présidé par M. Bouguechal lui réalise des produits électroniques dans le cadre de ce partenariat inter universités. Le professeur formé en Angleterre qui a préféré renter et rester chez lui est loin de regretter de l’avoir fait.
«Les laboratoires étrangers te pressent à fond et quand ils n’ont plus besoin de toi, ils te jettent», a-t-il ajouté. Quant au recteur de l’université d’Oran,
M. Chahad Larbi, il a déclaré 200 projets de recherche entamés en 2007 dont plus de 50% sont réalisés en dehors du domaine de la médecine. Deux projets en chimie et informatique sont déjà inscrits et brevetés au sein des institutions internationales spécialisées dans la protection de la propriété intellectuelle et industrielle.
A.M.L AUTHENTIQUE