Salam,
Je suis ravi et heureux d’être parmi les miens. Je tiens, par ailleurs, à vous témoigner toute mon admiration pour ce magnifique blog.
A vrai dire, mon ami « missnecherea », je n’osais pas vraiment intégrer ce forum sans votre autorisation. Certes on se sent chez sois (et je le suis vraiment) mais l’éloignement et la douleur de l’exil nous fait oublier une certaine spontanéité « bien de chez nous », et les reflexes du « sans Protocol(e) ».
En tout cas, je vous remercie pour les marques de sympathies que vous me témoigner.
Je reproduirai dans ce forum ma modeste contribution au sujet de Moharrem et de Achoura.
A quelques jours du 1er janvier 2011, et à quelques semaines de Yennayer 2960 la communauté musulmane s’apprête à fêter l’avènement du Nouvel An de l’hégire 1432.
Rappel/Le calendrier hégirien
Le calendrier musulman ne fut pas l’œuvre du prophète. Il fut institué en 637 après J.-C. par le second calife Omar Ibn El-Khattab. On décida de compter les années à partir de la migration du prophète Mohamed de la Mecque à Médine (Yàthréb à l’époque) où il arriva le 24 septembre 622. Il y formera la première communauté des croyants. Yàthréb devint alors Médine. Sous Omar Ibn El-Khattab, on fit débuter le calendrier non pas le jour de l’hégire mais bien au début de l’année lunaire au cours de laquelle se situa l’hégire : le 1er moharrem (le 16 juillet 622). Auparavant, le calendrier arabe débutait par l’année de la «Bataille de l’éléphant», qui vit la victoire des Mecquois contre les Abyssins. Ce calendrier débutant à la période de l’hégire, reprend les caractéristiques du calendrier lunaire arabe préexistant : une année de 12 lunaisons totalisant 354 ou 355 jours.
Moharrem et Achoura/
Le 10 du mois musulman de Moharrem, la communauté musulmane fête Achoura.
Cette fête semble trouver son origine dans la Fête juive du Pardon, qu’on célébrait le 10ème jour du Tichri : dix se disant 3achara. A cette fête, le Grand Rabin offrait un sacrifice d’expiation pour la remise des péchés, pendant que le peuple lui-même faisait le Sabbat et jeûnait.
le prophète Mohammed adopta ces 24 heures de jeûne pour sa communauté et les rendit obligatoires. Mais, plus tard, lorsque s’organisa la première communauté musulmane et que le jeûne du Ramadan fut institué comme signe distinctif, l’obligation d’observer Achoura fut supprimée. Elle devint un jeûne volontaire (recommandé).
La tradition basé sur les Hadiths du prophète, lui ont trouvé une nouvelle signification qu’elle avait perdue.
Certaines traditions considèrent Achoura comme l’anniversaire du jour où Adam rencontra Eve pour la première fois après l’expulsion du Paradis d’autres comme le jour où Noé quitta l’Arche, et d’autres encore comme le jour où Dieu sauva Moïse et la communauté israélite de Ramsès (cette dernière hypothese trouve sa source dans un hadithe du prophete Moahamed).
Le rite et la ceremonie varient d’un lieux à l’autre.
A la Mecque, la Kaaba, habituellement fermée, est ouverte le jour de Achoura.
En Iran, l’Achoura est commémorée par le Tazieh, un genre théâtral qui rejoue le massacre de l’imam Hussein.
Chez nous en Algérie, comme dans tous les pays maghrébins, ou presque (et jusqu’à ces dernières années), l’habitude n’a pas vraiment gardé la pratique du jeûne mais plutôt l’aumône (Achoura étant interprété par certains comme le 10ème de la richesse), le 10 Moharrem est un jour où l’on se souvient des morts. La visite des cimetières et le soin des tombes. Nous notons également une petite restriction alimentaire. En effet, les algériennes ne consomment pas durant cette période de viande rouge, mais plutôt de la volaille (!!!).
En Tunisie, l’Achoura est également le jour où l’on se souvient des morts : il est de coutume d’aller rendre visite aux défunts et d’allumer des bougies autour de la tombe du saint patron du cimetière.
Dans certains endroits, la veille au soir, les enfants font de grands feux (le feu, signe de purification) par-dessus lesquels ils sautent. Dans la région de Gabès, ils font la visite des maisons avec un petit roseau, appelé achoura, que les adultes remplissent de bonbons et de monnaie (???)
Au Maroc, et contrairement aux 2 autres pays du Maghreb et notamment à l’Algérie, Achoura est perçue, depuis des siècles, comme une fête : une journée joyeuse !!!… Habillés de neuf, les enfants reçoivent des cadeaux, des trompettes, des tambours, des pétards et d’autres jouets. (Monarchie féodale et Influence Umayyade !!!).
C’est par ailleurs, un jour de partage et de charité. Elle rappelle l’obligation de faire l’aumône, de s’acquitter d’une contribution matérielle, la Zakat, destinée à assister les plus démunis.
Achoura est considérée comme une fête mineure par les Sunnites.
Chez les Chiites, Achoura a pris un sens totalement différent. C’est l’anniversaire du jour où en 680, Hussein, le petit fils du prophète, et fils d’Ali et de Fatima, ayant quitté Médine pour El-Koufa dans l’espoir d’être reconnu comme chef de la communauté musulmane, fut massacré par les Umayyades ainsi que 72 de ses compagnons à Kerbela, en Iraq.
Cet événement est considéré par les Chiites comme le symbole le plus significatif de leur relation avec le reste de la communauté musulmane. A ce jour anniversaire, certains s’expriment dans le deuil… et dans des processions d’un intense émotion.
Sayam maQboul, inchaalh
Mourad BELAZZOUG. Aït Laalam