Thamurth Ith Yaala
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 Mohamed Cherif Aouragh

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Attoubou
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Attoubou


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MessageSujet: Mohamed Cherif Aouragh   Mohamed Cherif Aouragh Icon_minitimeSam 25 Déc - 18:44

L’un des compagnons du Colonel Amirouche, un des habitants d’Oran Mohamed Cherif Aouragh fait partie de ces algériens anonymes qui ont écrit avec leur courage et leur sens développé de la justice l’histoire de ce grand pays qui est l’Algérie et sa Révolution atypique à plus d’égards, restée à jamais comme modèle aux générations futures de l’humanité tout entière.


Mohamed Cherif Aouragh est né le 26 février 1934 à Sétif. Il a travaillé comme boulanger dans la boulangerie de Didouche Mourad à Alger où il a côtoyé ses premiers compagnons d’armes avec lesquels il a fait ses premiers pas dans le mouvement d’indépendance. Il rejoindra très vite le MTLD grâce à son amitié avec Didouche Mourad.

Au déclenchement de la Révolution, il travaillera tout d’abords comme ‘‘contacte’’ entre la troisième région où il était établis et les autres régions historiques avant de rejoindre définitivement les rangs de l’ALN, dès juin 1956 pour faire partie du haut commandement de la Révolution en compagnie du Colonel Amirouche. Se commémorant ses souvenirs sur cette période, le moudjahid Mohamed Chérif se rappelle encore le guet-apens qui a été tendu par l’armée française, en juillet 1956, à un groupe de valeureux commandants de la révolution parmi lesquels se trouvaient Chahid Larbi Ben M’hidi, le Colonel Oamrane, Krim Belkacem, Zirout Youcef, et Abane Ramdane . Le bataillon se dirigeait indique Mohamed Cherif vers Kalât Beni Abès où devait se tenir le congrès du Front de Libération Nationale (FLN). Après avoir dîner ensemble à Beni Melikech , ils ont mis le cap sur les Mont « El Bibane » à Setif, mais à leur arrivée au niveau de la voie ferrée, entre Melikech et Akbou, ils sont tombés dans un guet-apens de l’armée française.

Une dure bataille s’en est suivi et s’est soldée par la blessure d’un moudjahid. L’ennemie avait même pu récupérer le mulet sur lequel étaient porté les documents concernant les préparatifs du congrès auquel ils se rendaient. Cet incident a poussé les officiers du FLN à reprogrammer le congrès dans un autre endroit pour le 20 août 1956 cette fois-ci au Soumam. Mohamed Chérif affirme par ailleurs qu’il était à cette époque chargé des contactes au sein de la commission de coordination et de l’exécution qui fut mise sur pied lors du Congrès de la Soumam.
Évoquant les rapports entre le FLN et l’Association des savants Musulmans, Mohamed Cherif les qualifient d’excellentes. Il se rappelle lorsque Cheïkh Larbi Tebessi lui avait dit après avoir lu un message du Colonel Amirouche: « Dieu merci. Même si je meure aujourd’hui, je sais qu’il y a des hommes derrière qui défendront l’Algérie. »
Mohamed Chérif se rappelle aussi les efforts de l’Association de Savants Musulmans pour concilier entre la wilaya VI et la wilaya I en 1957, avec le concours de Rabiâ Bouchama à Djebel El Bibane.

Mohamed Chérif se rappelle aussi avec beaucoup de tristesse lorsque Amirouche et Si El Haouas sont tombés sur le champ d’honneur. Il était 3 h du matin ce jour du 29 mars 1959. On se dirigeait vers la frontière tunisienne pour assister à un important congrès. On venait tout juste d’accéder au territoire de la VI ème wilaya. L’endroit était dégagé de tous arbres ou autre végétation nous permettant de nous dissimuler. Nous étions 72 moudjahid parmi lesquels Amirouche et Si El Haouas. La bataille que nous a livrée l’ennemi français était nettement à son avantage. Entre 50 et 60 de nous moudjahidine ont été fait prisonniers. Les autres, y compris Amirouche et Si El Haouas, sont tombés en martyres sur le champ d’honneur. Comme beaucoup de ses compagnons, Mohamed Chérif a été incarcéré au centre pénitencier de Sétif où il a subit les pires traitements et tortures. Un centre qu’il ne quittera libre qu’après l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Dans l’Algérie indépendante, il exercera plusieurs fonctions, d’abord au sein du parti FLN autant que coordinateur dans la wilaya de Sétif avant d’être élu maire de la ville. Mais dès 1965, il part à Oran dans l’ouest du pays où il s’établit définitivement avec sa famille et exerce son métier de toujours,
« boulanger », qu’il transmet à ses enfants.


Article signé Halima Zelmat
El Djoumhouria, édition du 1er novembre 1986
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