Le code de la route bafoué
Tout le monde sait qu’un règlement dont l’application n’est pas contrôlée est systématiquement contourné, voire ignoré par une partie importante des personnes qui devraient le respecter.
Le Code de la route n’échappe pas à cette règle. La police est censée le faire respecter, mais soit elle manque de moyens soit cette mission ne fait pas partie de ses priorités, débordée qu’elle est par la petite et la grande criminalité surtout en ce mois sacré de ramadan. Hélas, ce manque de contrôle induit un sentiment d’impunité, qui ouvre la porte à tous les excès. Et il faut bien constater qu’il a tendance à se généraliser, ce qui n’est bien sûr pas de nature à faire diminuer la criminalité routière, et donc le nombre des victimes de la route. Sétif, capitale des Hauts-Plateaux. Elle passe aussi pour être la capitale de l’incivisme. Dans toute la région, elle n’a pas son pareil. Braver l’interdit, violer la loi, défier l’autorité, contourner ce qui est normal… Ce sont là certains des exploits dont les Sétifiens raffolent au point de dresser les ergots et de bomber la poitrine. Devant la fourchette de décisions prises ces derniers temps, soit pour diminuer le nombre trop élevé d’accidents avec son corollaire de morts et autres handicapés physiques, soit pour redonner à la circulation sa fluidité, les Sétifiens sont restés sourds. Monté sur ses grands chevaux, l’incivisme est déjà entré dans les mœurs. Ceinture de sécurité, absence de casque pour les motocyclistes, téléphone au volant, gros porteurs dans la ville aux heures de pointe, feux tricolores grillés… on s’en lave les mains ! Personne ne lève le petit doigt. Pourquoi diantre ces conducteurs ne sont pas inquiétés ? De quoi donner raison à l’autre qui claironne à qui veut l’entendre — et même à qui ne veut pas entendre — que nous sommes ici à «Sétif Land», la ville de… l’incivisme et de l’impunité. Ici, violer le code de la route est perçu comme un acte de bravoure. Et seuls les citadins, ceux qui pensent être les vrais des vrais ne respectent rien, semant, du coup, l’anarchie dans une ville qui peine à trouver un visage moderne. A ceux-ci s’ajoutent les grossièretés et autres injures indignes de personnes «civilisées» qui fusent dans la circulation de la cité de… l’incivisme. A quand le retour à la morale ? En tout cas, à l’allure où vont les choses, ce n’est pas demain la veille. Car avec cette génération de citoyens de nom qui règne en maître, on ne peut espérer un changement de comportement de sitôt.
Extinction des feux
Depuis plusieurs semaines, les feux rouges sont en panne sur nombre de grandes voies de la ville de Sétif, multipliant les risques d'accidents. Qu'est-il advenu des feux tricolores de la capitale des Hauts-Plateaux ? Nombre de ces précieux outils de régulation du trafic sont hors d'usage, parfois dans des carrefours stratégiques. Automobilistes, mo-tocyclistes et piétons sont alors livrés à eux-mêmes et la jouent au culot. Ce qui est le plus sûr moyen d'occasionner l'accident. Jeudi 4 août. Il est 9h. Nous sommes au carrefour de la cité Tlidjène qui desserve la zone industrielle, la zone d’activité, le marché de gros des fruits et légumes et la localité de Aïn Trik. A ce moment de la journée, la circulation est dense. De longues files de véhicules, de bus, motocyclistes et de piétons s'étirent de part en part du croisement. Deux motards s'activent à régler le passage et éviter les accrochages. «Nous sommes ici depuis 8h du matin pour régler la circulation. Les feux qui nous aidaient ne fonctionnent plus depuis plusieurs semaines. Nous n'en savons pas les raisons. Toujours est-il qu'il faut rapidement remédier à cette lacune », commente un des agents qui a préféré garder l'anonymat. «C'est très fatiguant d'être tout le temps sous le soleil et la chaleur. Mais nous n'avons pas le choix. Sinon on n'en finira pas avec les accidents. C'est une situation qui n'a que trop duré», ajoute notre interlocuteur. «Les feux tricolores ont disparu de la circulation. C'est un danger pour les usagers. Il revient à tout le monde de faire preuve de prudence », avertit un autre automobiliste. Notre interlocuteur a raison de s'inquiéter. Car c'est un vrai casse-tête lorsqu'on s'engage dans un carrefour aux heures de pointe car les policiers, eux-mêmes, sont souvent victimes de l'indiscipline et de l'incivisme.
Trottoirs et chaussées squattés
La ville de Sétif s’illustre négativement. Et pour cause. Les chaussées des grandes artères de cette ville sont prises d’assaut par les vendeurs qui étalent leurs marchandises à même le trottoir et même sur la chaussée. Ce qui rend difficile la circulation et constitue une véritable source d’accidents. Un phénomène visible dans les grandes artères de la ville autrefois a enfin tendu ses tentacules dans celles secondaires. Jours du marché comme ceux ordinaires, il est aisé de remarquer qu’en se promenant dans la ville, les abords des grandes artères sont occupés de façon anarchique par des vendeurs et autres agents économiques. Ils occupent la chaussée au mépris des règlements de la sécurité routière. Cela étant, la chaussée qui doit rendre fluide la circulation spécialement les jours du marché est encombrée. Occupés abusivement par les commerçants et les vendeurs ambulants, les trottoirs sont presque inexistants dans la ville de Sétif. Les trottoirs aménagés et réservés aux déplacements des piétons sont en voie de disparition. Malgré les opérations initiées sporadiquement par la police, cette autre catégorie de commerçants continue de faire de la résistance. D’autant plus que transporteurs, conducteurs et autres usagers de ces routes sont contraints de partager la portion congrue restante de ces artères. Bonjour les dégâts ! Cette situation est à l’origine de plusieurs cas d’accidents. Approché, ce vendeur indélicat laisse entendre que c’est bien un acte d’incivisme et d’imprudence cependant ils y sont contraints par manque d’espace. Quant aux agents de sécurité, toutes les tentatives entreprises pour mettre fin à ce comportement ont été vaines. La pratique restée impunie ne fait que gagner du terrain à Sétif. Face à cela les autorités locales sont interpellées pour mettre fin à ce désordre qui perdure.
I. S. le soir d algerie