tikka V.I.P.
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| Sujet: GRÈVE DES MÉDECINS RÉSIDENTS Un moratoire sur le service civil ? Mer 8 Juin - 15:08 | |
| En grève depuis trois mois, les médecins résidents reçoivent des soutiens de taille. Le président de l’APN se dit favorable à l’instauration d’un moratoire sur le service civil. Ziari propose un audit du système de santé en parallèle. Le conseil de l’ordre et des associations de malades se disent également solidaires du combat des résidents. Le Camra se dit toujours mobilisé en dépit des menaces de sanctions.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le traitement réservé aux médecins résidents lors de la marche de mercredi dernier a donné un nouveau souffle au mouvement de protestation. Loin de se décourager, les médecins représentés par le collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) sont déterminés à faire aboutir une plateforme de revendications dont aucun point n’a encore été satisfait. Ils sont confortés dans leur combat par de précieux soutiens. Lors de leur rencontre avec le président de l’APN, ce dernier, se disant ouvert à toutes les propositions, s’est prononcé en faveur d’un moratoire sur le service civil. Il a proposé un audit sans complaisance du système de santé au terme duquel la question du service civil pourrait être tranchée de manière définitive. Ziari se pose ainsi en médiateur. Il n’est pas le seul. Le président du conseil de l’ordre ne cache pas sa solidarité avec les résidents. Hier encore, il l’a réitéré en faisant acte de présence à la conférence de presse et en prenant la parole pour dire tout son soutien aux résidents. Le Dr Bekkat plaide pour des solutions rapides avec la libération du statut et la révision du régime indemnitaire. Au sujet du service civil, son opinion est toute faite : le texte le régissant n’est pas le Coran et peut à tout moment être révisé. Scandalisé par le traitement réservé aux résidents mercredi dernier, le Dr Bekkat considère qu’il n’est pas possible d’insulter ainsi l’avenir et d’humilier l’élite du pays. Pour avoir exécuté son service civil, il y a trente années, le président du conseil de l’ordre est catégorique : la situation du système de santé dans les zones enclavées n’a pas évolué. Un constat que partagent les associations de malades et le président du réseau des malades chroniques qui, unanimes, expliquaient hier qu’il ne s’agissait pas d’envoyer des spécialistes dans les zones reculées mais de mettre en place des structures de soins adéquates pour une bonne prise en charge. Et c’est justement ce problème de fond que posent les résidents. En revendiquant l’abrogation du service civil, ils mettent à nu la politique de santé. Que peut faire un spécialiste isolé dans une wilaya ne disposant pas de CHU ? Souvent, ils passent leur temps à faire des lettres pour le transfert des malades vers le Nord. C’est parce qu’ils disent ne plus vouloir être complices qu’ils mettent sur la table la question du fonctionnement du système de santé dans sa globalité. Ils revendiquent plus de moyens pour accomplir les tâches pour lesquelles ils ont été formés et certifient ne pas vouloir tourner le dos aux populations du Sud ; lesquelles populations méritent, disent-ils, plus qu’une politique de solidarité. Le Camra s’interroge sur l’inexistence de CHU dans les régions du Sud, une solution qui mettrait fin à la souffrance et au nomadisme médical des habitants des zones reculées. Ils ne sont pas les seuls à dire que le service civil est un échec. Un rapport du Cnes datant de 2010 dit clairement que le service civil consacre la discontinuité des soins et la désarticulation de la santé. Pour se faire entendre, ils organisent dès aujourd’hui un rassemblement au CHU d’Oran et comptent déposer plainte contre X pour les coups et blessures occasionnés lors du rassemblement de mercredi dernier. N. I.
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