Un nouvel essai clinique vient de démontrer qu'un régime alimentaire qui comporte beaucoup de fruits, de légumes et de fibres, et qui est faible en matières grasses, réduit le risque de récidive du cancer du sein. Et les chercheurs pensent que ce type de régime aiderait d’autant plus les femmes qui n'ont pas de bouffées de chaleur, soit environ 31 % des femmes.
Ces nouveaux résultats donnent suite à une grande étude menée l’an dernier, le Women's Healthy Eating and Living Trial (WHEL), qui a comparé les effets de deux régimes alimentaires sur la réapparition du cancer auprès de plus de 3 000 femmes au stade précoce du cancer du sein.
«Les femmes au stade précoce du cancer du sein qui ont des bouffées de chaleur, ont de meilleures chances de survie et ont moins de chance de récidive que les femmes qui n'ont pas de bouffées de chaleur, a déclaré par communiqué la Dre Ellen B. Gold de l’Université de Californie à San Diego (USCD). Nos résultats suggèrent que des changements dans l'alimentation aideraient à surmonter la différence de pronostic entre les femmes avec et sans bouffées de chaleur».
Ce qui a piqué la curiosité des chercheurs, c’est qu’ils ont remarqué que les femmes qui ont des bouffées de chaleur ont des taux plus bas d'œstrogènes, tandis que l'absence de bouffées de chaleur est associée à une augmentation du taux d'œstrogènes. «La réduction de l'effet de l'oestrogène est l'une des principales stratégies de traitement dans le cancer du sein, a déclaré pour sa part le Dr le John P. Pierce de l’USCD. Il semble que les régimes alimentaires riches en fruits, légumes et fibres qui réduisent les taux d'œstrogènes pourraient être importants particulièrement chez les femmes avec des taux d'œstrogènes circulant au-dessus d'un certain seuil».
Les femmes sans bouffées de chaleur au stade précoce de cancer du sein auraient davantage que les autres intérêt à consommer beaucoup de fruits, de légumes et de fibres, bien plus que les cinq portions par jour normalement recommandées. Ceci parce que ces femmes auraient un gène qui entrerait en interaction avec les traitements des cancers qui cherchent à réduire les niveaux d'œstrogène.
«Si vos gènes vous empêchent d'obtenir un traitement thérapeutique, alors suivre un régime alimentaire rigoureux pourrait abaisser suffisamment les taux d'œstrogènes pour réduire les risques», a ajouté le Dr Pierce.
L’équipe de UCS entend mener d’autres recherches pour vérifier cette hypothèse. Les résultats de leur étude ont été publiés dans le Journal of Clinical Oncology de décembre.