Au moment où la révision, fortement controversée et contestée, de la Constitution de 1996 a été accomplie au forceps, Khalfa Mameri nous propose justement de remonter l’histoire tumultueuse de l’Algérie, et ce, à travers l’étude des 4 constitutions de 1963, 1976, 1989 et 1996. Par le biais d’un livre de 276 pages publié récemment aux éditions Thala Editions intitulé Les Constitutions algériennes : Histoire-textes-réflexions, l’écrivain qui a, à son palmarès, d’autres ouvrages à caractère politique, nous incite à replonger dans l’histoire du pays, particulièrement celle ayant précédé la naissance de ses textes fondamentaux.
Dès les premières pages du livre, le lecteur est averti du contenu de l’analyse «près d’un demi-siècle après son indépendance en 1962, l’Algérie n’a toujours pas la constitution qui fasse, non pas l’unanimité, — impossible — de son peuple, mais au moins un large consensus de la classe politique et, plus encore, de la société civile», liton dans l’introduction de cet ouvrage. L’auteur décortique le contexte politique et l’intrusion violente de l’armée des frontières pour l’élaboration de la première Constitution algérienne (1963). Bien entendu, cette implication militaire aura de lourdes conséquences sur la conduite du pays et influencera grandement quant à la structuration politique et idéologique des trois autres Constitutions. Le lecteur le découvrira au fil des pages. Mameri nous révélera ou rappellera que Boumediene, un militaire, a présidé aux destinées du pays pendant 11 années (1965/1976) sans constitution. Celle élaborée sous le règne du Raïs (1976) est née pour faire barrage aux intrigues politiques au sommet du pouvoir. Pour Mameri, la Constitution de 1976 a été imposée pour consolider le pouvoir personnel du président mais surtout asseoir la mainmise du clan d’Oujda sur le pays. D’autres éléments géostratégiques ont également influencé sa conception. C’est toujours un militaire, Chadli Ben Djedid, le successeur de Boumediene, poussé par la violence de la rue, qui a conçu la troisième Constitution «Une fois de plus, le constat se vérifie : en Algérie, les constitutions sont le produit d’une grave crise. Celle de 1989, la troisième du genre encore plus que les deux précédentes.» Page 125. Clôturant les chapitres des trois Constitutions (1963,1976 et 1989), l’auteur a conçu un intéressant tableau comparatif politique, idéologique et juridique des trois textes. Page 183. Un autre contexte de violence, l’insurrection islamiste armée, a obligé le pays à se doter d’une autre Constitution. Et paradoxalement, c’est un militaire Lamine Zeroual qui l’a conçue. Mameri note cependant trois innovations positives mais pas audacieuses. Il est question de la constitutionnalisation des partis politiques, la limitation des mandats présidentiels (éliminé par Bouteflika) et la prise en charge des cas de vacance du pouvoir présidentiel. En contrepartie, Zeroual introduit 5 mesures anti-démocratiques comme par exemple la création du Sénat et le tiers bloquant. Le livre de Mameri est utile à plus d’un titre. On y trouve la reproduction intégrale des quatre Constitutions algériennes. Aussi bien pour le militant d’un parti politique, le chercheur ou l’étudiant en sciences politiques ou en histoire que le commun des Algériens, la lecture de ce livre est recommandée. Le lecteur aura une rétrospective sur l’histoire politique du pays depuis son indépendance.
Abachi L
Qui est Khalfa Mameri ?
Mameri est né le 12 août 1936 au village de Taourit Tamlelalt, commune de Guenzet, dans la Petite-Kabylie, au nord de Sétif. Il est diplômé (doctorat d’Etat) en sciences politiques à l’université de la Sorbonne. Il a également fait des hautes études internationales à l’université de Columbia (Etats-Unis). Il a enseigné à l’ENA (Ecole nationale d’administration) avant d’exercer des hautes fonctions aux ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères. M. Mameri a été conseiller d’un Premier ministre. Il a été ambassadeur représentant l’Algérie au Burundi, auprès de l’OUA, en Côte-d’Ivoire et en Chine. Entre 1997 et 2002, il a siégé à l’APN comme député du RCD.Au moment où la révision, fortement controversée et contestée, de la Constitution de 1996 a été accomplie au forceps, Khalfa Mameri nous propose justement de remonter l’histoire tumultueuse de l’Algérie, et ce, à travers l’étude des 4 constitutions de 1963, 1976, 1989 et 1996. Par le biais d’un livre de 276 pages publié récemment aux éditions Thala Editions intitulé Les Constitutions algériennes : Histoire-textes-réflexions, l’écrivain qui a, à son palmarès, d’autres ouvrages à caractère politique, nous incite à replonger dans l’histoire du pays, particulièrement celle ayant précédé la naissance de ses textes fondamentaux.
Dès les premières pages du livre, le lecteur est averti du contenu de l’analyse «près d’un demi-siècle après son indépendance en 1962, l’Algérie n’a toujours pas la constitution qui fasse, non pas l’unanimité, — impossible — de son peuple, mais au moins un large consensus de la classe politique et, plus encore, de la société civile», liton dans l’introduction de cet ouvrage. L’auteur décortique le contexte politique et l’intrusion violente de l’armée des frontières pour l’élaboration de la première Constitution algérienne (1963). Bien entendu, cette implication militaire aura de lourdes conséquences sur la conduite du pays et influencera grandement quant à la structuration politique et idéologique des trois autres Constitutions. Le lecteur le découvrira au fil des pages. Mameri nous révélera ou rappellera que Boumediene, un militaire, a présidé aux destinées du pays pendant 11 années (1965/1976) sans constitution. Celle élaborée sous le règne du Raïs (1976) est née pour faire barrage aux intrigues politiques au sommet du pouvoir. Pour Mameri, la Constitution de 1976 a été imposée pour consolider le pouvoir personnel du président mais surtout asseoir la mainmise du clan d’Oujda sur le pays. D’autres éléments géostratégiques ont également influencé sa conception. C’est toujours un militaire, Chadli Ben Djedid, le successeur de Boumediene, poussé par la violence de la rue, qui a conçu la troisième Constitution «Une fois de plus, le constat se vérifie : en Algérie, les constitutions sont le produit d’une grave crise. Celle de 1989, la troisième du genre encore plus que les deux précédentes.» Page 125. Clôturant les chapitres des trois Constitutions (1963,1976 et 1989), l’auteur a conçu un intéressant tableau comparatif politique, idéologique et juridique des trois textes. Page 183. Un autre contexte de violence, l’insurrection islamiste armée, a obligé le pays à se doter d’une autre Constitution. Et paradoxalement, c’est un militaire Lamine Zeroual qui l’a conçue. Mameri note cependant trois innovations positives mais pas audacieuses. Il est question de la constitutionnalisation des partis politiques, la limitation des mandats présidentiels (éliminé par Bouteflika) et la prise en charge des cas de vacance du pouvoir présidentiel. En contrepartie, Zeroual introduit 5 mesures anti-démocratiques comme par exemple la création du Sénat et le tiers bloquant. Le livre de Mameri est utile à plus d’un titre. On y trouve la reproduction intégrale des quatre Constitutions algériennes. Aussi bien pour le militant d’un parti politique, le chercheur ou l’étudiant en sciences politiques ou en histoire que le commun des Algériens, la lecture de ce livre est recommandée. Le lecteur aura une rétrospective sur l’histoire politique du pays depuis son indépendance.
Abachi L
Qui est Khalfa Mameri ?
Mameri est né le 12 août 1936 au village de Taourit Tamlelalt, commune de Guenzet, dans la Petite-Kabylie, au nord de Sétif. Il est diplômé (doctorat d’Etat) en sciences politiques à l’université de la Sorbonne. Il a également fait des hautes études internationales à l’université de Columbia (Etats-Unis). Il a enseigné à l’ENA (Ecole nationale d’administration) avant d’exercer des hautes fonctions aux ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères. M. Mameri a été conseiller d’un Premier ministre. Il a été ambassadeur représentant l’Algérie au Burundi, auprès de l’OUA, en Côte-d’Ivoire et en Chine. Entre 1997 et 2002, il a siégé à l’APN comme député du RCD.
Bibliographie
Les Nations unies face à la question algérienne 1968 Sned
Orientations politiques de l’Algérie 1973 Sned
Citations du président Boumediene 1975 Sned
Réflexions sur la Constitution algérienne 1978 OPU
Le Premier ministre algérien en Algérie1984 ENAL
Abane Ramdane, héros de la guerre d’Algérie de 1988 à 2007, 5 éditions.
Ben M’hidi, héros de la guerre d’Algérie 1994, Karim Mameri.
Journal d’un ambassadeur en Chine 1998, Karim Mameri
Abane Ramdane ; le faux procès 2007 Mehdi
Livres pour enfants sur : Colonel Lotfi, Larbi Ben M’hidi, Abane Ramdane, Houari Boumediene, Mohamed Boudiaf et Ferhat Abbas.
Bibliographie
Les Nations unies face à la question algérienne 1968 Sned
Orientations politiques de l’Algérie 1973 Sned
Citations du président Boumediene 1975 Sned
Réflexions sur la Constitution algérienne 1978 OPU
Le Premier ministre algérien en Algérie1984 ENAL
Abane Ramdane, héros de la guerre d’Algérie de 1988 à 2007, 5 éditions.
Ben M’hidi, héros de la guerre d’Algérie 1994, Karim Mameri.
Journal d’un ambassadeur en Chine 1998, Karim Mameri
Abane Ramdane ; le faux procès 2007 Mehdi
Livres pour enfants sur : Colonel Lotfi, Larbi Ben M’hidi, Abane Ramdane, Houari Boumediene, Mohamed Boudiaf et Ferhat Abbas.