Le rite de la pluie appelé Tislit n’Wenzar, signifie la fiancée de la pluie. Ce rite, avec la même dénomination, se retrouve dans certaines régions du Maroc. En Kabylie, l’expression Tislit n’Wenzar sert aussi de dénomination à l’arc-en-ciel. Le mot «anzar» qui signifie pluie n’est plus utilisé en kabyle que dans cette expression, mais il est encore d’un emploi courant dans les dialectes marocains. En Kabylie, le rite d’Anzar est le fait exclusif des femmes. Dès que la sécheresse s’installe, les femmes se réunissent et sous la direction d’une vieille femme, elles choisissent une jeune fille, la plus belle et l’habillent en mariée. On la fait monter sur un âne, et le cortège, suivi par les enfants, part quêter de la nourriture. Quand on a suffisamment de nourriture, on se rend dans une mosquée ou dans un sanctuaire où on prépare un repas. On dénude la fiancée et on la revêt d’un filet à fourrage. On lui met une louche à la main, et on récite les litanies d’Anzar pour qu’il libère les eaux. Les enfants chantent des couplets, suppliant Anzar d’abreuver la terre. Dans certaines régions, la fiancée de la pluie est battue avec des branches d’ortie dans le but de la faire pleurer pour que le ciel s’attendrisse et accorde la pluie. On dit que dès que la cérémonie s’achève, la pluie tombe.