LES CAHIERS DE LIBERTÉ, UNE NOUVELLE ÉDITION

LES CAHIERS DE LIBERTÉ, UNE NOUVELLE ÉDITION
Regard de l’intelligentsia sur l’Algérie d’aujourd’hui
A travers cette publication, ses responsables émettent un voeu, celui de contribuer à la stimulation des débats dans notre pays.

Les Cahiers de Liberté, une édition bimestrielle qui vient d’être publiée, consacre ses 150 pages à l’Algérie des années 2000, sous le regard de spécialistes, écrivains, universitaires et journalistes algériens. Edité par les Editions Saec-Liberté, ce périodique qui publie 14 contributions «traitera chaque fois, d’un thème spécifique intéressant au plus haut point les Algériens et les Algériennes dans leur quête du développement et de la modernité», lit-on dans sa préface. A travers cette publication, ses responsables lancent un voeu, celui de «contribuer à la stimulation des débats dans notre pays quant à l’identification des efforts supplémentaires à accomplir pour rattraper nos retards et la restitution de l’Algérie dans ce contexte international de comparaison que les nouvelles technologies de communication rendent aujourd’hui, inévitable». Le lecteur trouvera dans ce numéro des essais consistants et bien documentés, dont ceux de Amin Zaoui, qui se penche sur «l’intellophobie», en prenant les exemples d’anciens poètes arabes comme Ibn Arabi, Bachar Ibn Bourd, Al Hallaj et d’autres plus récents, pour dire les conflits, survenus durant l’histoire arabo-musulmane, entre l’intelligentsia et les tenants du pouvoir politique. Une autre analyse consacrée à «L’identité, une question démocratique», sous la plume du chercheur Hafid Hamdi Chérif, pour qui «dans un monde aujourd’hui marqué par la multiplicité, une identité n’est jamais unique contre tout discours qui ferait de la culture une totalité fermée et homogène». L’islamisme politique et son corollaire la violence qui s’est emparée du pays dans les années 90, a donné lieu, par ailleurs, à deux analyses faites par le journaliste Amar Belhimeur et le sociologue universitaire Aïssa Kadri, qui y ont associé le rôle de l’école, notamment dans les années 80.
Autre intéressant essai, celui consacré à la fuite des cerveaux et aux harraga, produit par le chercheur Mohamed Saïb Musette, qui s’interroge si ces deux phénomènes sont «des symptômes de fractures sociétales». Face à ces phénomènes, répond-il, il n’existe pas de recette miracle. Ce ne sont pas des fractures au sein de la société, dans ce cas, on parlerait de fractures sociales. «Des segments ont pris le large avec la société, un billet aller-simple. C’est en ce sens que ce sont des fractures sociétales», argue-t-il. Suivent d’autres essais spécialisés comme la construction de l’économie de marché, jugée «longue et complexe» par l’économiste Abdelmadjid Bouzidi, «la malédiction des ressources» dans lequel l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, préconise de passer d’une «exploitation d’une ressource non-renouvelable vers une économie de protection et de développement,» basée sur «la formation du capital humain générateur de flux de revenus stables et durables».

R.C