Mes chers frères et sœurs,
C’est bien dommage de constater que le débat est récemment orienté sur les plats traditionnels en faisant couler beaucoup d’encre dans les journaux, même la radio et internet y étaient de la partie . Le sort de Guenzet vraisemblablement n'intéresse plus personne. Les yaàlaouis ne sont plus, ces derniers temps, maîtres de leur destin et assistent malheureusement en spectateurs face à ces manifestations récurrentes organisées par ceux qui se dressent en comite de soutien en collaboration avec leurs associations satellitaires qui appliquent une feuille de route en contradiction avec ce qui leur est assigné.
Voyez-vous, je suis conscient que la démarche de s'opposer, à ce qui semble bien répandue , ne fera pas reculer ces gens mais j'y adhère quand même, ne serait-ce que pour informer l'opinion qu'il existe une opposition citoyenne silencieuse.
Personnellement, je suis de cette catégorie et j'avoue que nous ne rejoindront jamais cette alliance . Toutefois, la question qui demeure posée est de savoir jusqu'à quand devrions-nous accepter cette option ? Cessons d'être des observateurs passifs.
Il est vrai que toutes les bonnes idées et initiatives qui pourraient faire sortir la région de sa crise méritent sans aucun doute d’être encouragées. Néanmoins, dans une situation sociale des plus précaires et au moment où tous les indicateurs sont au rouge ( précarité, absence d’infrastructures de base, le chômage qui bat son plein, l’exode massif, l’échec scolaire …) on parle avec fierté et insolence du couscous au lieu d’analyser plus profondément les résultats du nouveau recensement et attirer la sonnette d’alarme d’autant plus que tous les problèmes socio-économiques de notre région restent entiers et sans issues malgré la disponibilité des fonds et des programmes de relance réservés spécialement aux zones déshéritées.
Je constate également avec effroi l’absence de toute créativité à part la nouvelle idée du couscous et des commémorations : un vrai mépris. Bien que, ce constat est regrettable, personne n’a osé dire mot pour signifier qu’il existe réellement des priorités et qu’on est loin des aspirations citoyennes et des résultats escomptés.
Conscient que l'usage de la critique doit être modéré et constructif sinon, il devient de la pure calomnie, et loin de moi l'idée de me faire l'avocat ou moralisateur de la société, je considère, tout simplement, qu’il est de mon devoir en tant que citoyen de Guenzet de dire la vérité sans pour autant faire un quelconque procès d’intention.
En toute franchise ces « concours » de thikourbabines à secsou en passant par chlita n’honorent nullement une région comme la nôtre qui n’attend que des actions concrètes à même de combattre la précarité et annihiler la pauvreté sinon, ce genre d’actions favoriseront l’éclatement et le chaos. Sincèrement croyez-vous qu’avec ces festivités vous rendrez service aux nécessiteux ou à la région ? J'en doute fort messieurs dames car les préoccupations sont ailleurs.
En effet, c’est le phénomène du tribalisme et de leadership qui revient en force sans qu’on sache réellement le pourquoi de la chose et que cachent ces concours. Sont ils indispensables à ce point ? Y a t’il une rivalité entre les villages ? Hormis les critères d’invitation qui sont clairs et d’ailleurs laissés à l’appréciation du comité autrement tout est ambiguë. Savez-vous que pour avoir une invitation il faut être : fortuné, allié et possédant une carte de visite intéressante ? Voilà réellement leur nouvelle version de la notion personnalité de la région) le reste des citoyens est considéré comme étant « sarf erkik ».
Aujourd’hui, chaque village œuvre à sa manière pour se distinguer des autres. A qui le tour demain ? Le pire est à venir, car on annonce désormais que thaourirth yacoub et ighoudane se préparent en s’inscrivant dans le même ordre d’idée , que sais-je encore pour quel plat traditionnel peut être issarkmanes ou abissar et pourquoi pas el khodra.
Soyez logiques et regardez plus loin que le bout de votre nez. Depuis quand la bouffe et ces rencontres de complaisance sont considérées comme étant des facteurs de promotion culturelle ou de développement ? Qu’en est-il ressorti justement? Rien de concret . Oh ! pardon on a inventé secsou iflane !!! L’objectif visé est atteint.
A mon avis ces « manifestations » auraient fait moins de bruit et vite oubliés s'il y’avait une mobilisation contre ces pratiques. Rappelez-vous quel était le sort des rencontres animées par des alaouites, de lamrabaà et j’en passe ? Toutes ces « cérémonies » se terminaient par des zerda (affaire de couscous également et de gaspillage pour ne pas dire autre chose). Ces fanatismes (bidaa) utilisés, jadis, à des fins personnelles ont pratiquement tous disparu ou en voie de l’être grâce au civisme des citoyens d’une part et surtout à leur attachement à la religion d’autre part. Vous savez que chez nous y a des choses qu’on peut pas dire à ce jour malheureusement !!!
A vrai dire ce n'est pas ces plats qu'il faut et encore moins ces discours populistes qui prennent le dessus, c’est un plan d’urgence qui s’impose et qui sera établi et suivi par un comité de sauvegarde composé de spécialistes érigés en conseil consultatif sous la tutelle du Maire. Ce comité aura pour mission de proposer une stratégie ou brusquement une nouvelle vision de sortie de crise en rupture avec les pratiques actuelles. Cette réflexion sera présentée sous forme de plan d’action circonstancié, à court et à moyen terme, et sa mise en œuvre ne sera effective qu’après son approbation par le Conseil Communal,
Actuellement, Guenzet, et ce n’est un secret pour personne, va mal et risque d’être dévastée en raison de l’absence de stratégie claire en matière de développement. Cette situation alarmante et désastreuse qui, évidemment, ne date pas d’aujourd’hui, est la conséquence non seulement de l’incompétence et de l’absence d’une prise en main sérieuse des affaires locales par les anciens responsables depuis plusieurs décennies mais aussi de la politique de marginalisation menée par les autorités tant au niveau Central que Wilayal sans oublier que nous avons aussi notre part de responsabilité, (bien sûr il est toujours aisé de dire «c'est la faute aux autres »).
Nonobstant ces contraintes d’ordre administratif, nous sommes tenus d’abord de rejeter toute notion de fatalisme et du fait accompli tout en restant déterminés à affronter toutes les difficultés.
Mon rêve, est de voir tous les guenzetiens notamment l’élite s'unir autour de cette noble cause prônée par tous les gens sincères qui n'ont d’autres ambitions que de servir leur pays natal.
Naturellement, j'espère que beaucoup de citoyens se joindront à ce concept. La solution, à mon humble avis, passe inévitablement par l’exploitation de cette matière grise . Le problème ne réside pas dans l’inexistence de solutions ou d’hommes capables de redresser la situation mais dans le fait que les compétences ne sont jamais associées par ceux qui étaient aux commandes pour des raisons que j’ignore. Croyez-moi, contrairement à ce que pensent certains, tout est possible il suffit simplement de les mettre en valeur.
Voilà le vrai débat que nous devons engager immédiatement. Je pense que le choix entre les deux options est facile à faire si nous voulons éviter toutes formes de populisme et se focaliser sur l'avenir . Donc appelons chacun à son niveau à œuvrer dans ce sens pour relever le défi en vue de mettre un terme à ce désarroi.
Alors, avant de conclure, de grâce, arrêtons avec cette dissipation et oeuvrons ensemble pour apporter des réponses aux maux sociaux et économiques de notre localité.
Gloire à nos martyrs
Cordialement.