Thamurth Ith Yaala
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 Interview de M. Hannachi, président de la JSK.

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MissNchr
Invité




Interview de M. Hannachi, président de la JSK. Empty
MessageSujet: Interview de M. Hannachi, président de la JSK.   Interview de M. Hannachi, président de la JSK. Icon_minitimeMer 30 Juil - 13:52

- Vous avez déclaré que la rencontre face aux Astres de Douala serait votre dernier match à la tête de la JSK, maintenez-vous votre décision ?
- Oui, j’ai dit que le match face aux Astres de Douala sera mon dernier match, et je n’ai nullement l’intention de revenir sur ma décision. Je quitte la JSK à partir du 31 août.

- Votre décision de partir inquiète les fans des Jaune et Vert, qui sont soucieux de l’avenir de leur club…
- C’est la deuxième fois que la JSK ne perçoit pas sa récompense. Trouvez-vous normal qu’elle n’a touché aucun centime pour les deux titres de champion qu’elle a remportés ? Je demande seulement à ce que le club soit rétabli dans ses droits. Tout ça, c’est anormal, si on me prive de ces récompenses par rapport à mes déclarations sur Abane Ramdane, et bien là je n’ai pas besoin d’argent. Abane est le père de la révolution et il est non seulement le symbole de la région, mais de toute l’Algérie. Il a organisé le congrès de la Soummam, et un nationaliste pareil ne doit pas tomber dans l’oubli.

- Vous pensez que votre club a été privé de récompense à cause de vos déclarations sur Abane Ramdane ?
- Dites-moi est-ce normal que le champion ne perçoive aucun centime, alors qu’on distribue de l’argent aux autres ? Ça ne peut plus durer. J’ai toujours été apolitique, mais désormais je ferai de la politique, car c’est eux qui veulent cela.

- Ils veulent vous sanctionner pour votre franchise ?
- Moi, je suis honnête et j’ai toujours défendu les intérêts de mon club. Maintenant s’ils veulent me chasser, ils n’ont qu’à venir à l’AG.

- Justement, les membres de l’assemblée s’opposent à votre départ et estiment que la JSK a besoin de vous plus que jamais…
- Je peux vous dire que l’AG de la JSK est la meilleure parmi celles de tous les clubs. Les membres de l’assemblée sont mûrs et l’AG a toujours été bien organisée. Si je décide de partir, c’est que j’ai vu des choses anormales. Même les routiers, lorsque l’essence manque, font grève.

- Quand allez-vous organiser l’AG du club ?
- C’est le secrétaire du club qui s’en occupe. L’équipe, avec ou sans moi, fera le déplacement au Soudan. Il y a des gens qui vont assurer la gestion des affaires courantes. De ce côté, il n’y aura aucun problème.

- En votre absence, qui va assurer la gestion du club ?
- Il y a Boukhari, Doudène et Amara. Ils feront tout pour que l’équipe ne manque de rien.

- Si jamais l’Etat intervient et remet à la JSK ses récompenses, allez-vous revenir sur votre décision de partir ?
- Je ne peux pas rester alors qu’on n’a reçu aucune récompense pour les deux titres de champion que nous avons remportés.

- Malgré ce manque d’égard, la JSK a honoré le football algérien en revenant avec la qualification du Cameroun…
- Nous n’avons décidé de jouer à fond nos chances pour la qualification que la veille de la rencontre. J’ai promis à mes joueurs une forte prime et je leur ai dit que nous devons nous qualifier pour le prochain tour. La JSK a toujours honoré le football national et l’Etat doit l’aider.

- L’Etat n’aide pas la JSK en raison peut-être de la spécificité de la région…
- Notre région est nationaliste. La Kabylie a fait la guerre de libération et aujourd’hui on défend les intérêts du pays, cela nous suffit. Mais c’est vraiment grave pour la stabilité. J’ai sillonné la Kabylie : c’est une région pauvre qui a droit à plus d’égards. La JSK renferme des joueurs de l’Est, de l’Ouest et du Centre.

- La JSK est qualifiée pour les poules de la CAF et a besoin de fonds pour assurer ses déplacements…
- Il n’y a qu’en Algérie que les clubs se prennent en charge. C’est grave. En Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Sénégal, au Ghana pour ne citer que ces pays, ce sont les fédérations qui prennent en charge les clubs lorsqu’ils disputent des compétitions internationales. Il n’y a que chez nous qu’on te pousse à emprunter avant qu’on te rembourse. Il y a encore plus grave que ça.

- De quoi s’agit-il ?
- Je vous confie que le règlement du remboursement des clubs en compétition internationales n’a pas changé depuis 30 ans. J’ai joué mon premier match en coupe d’Afrique en 1978 et j’ai disputé mon dernier en tant que président dimanche, et je vous révèle que rien n’a changé durant toutes ces années concernant les règlements du remboursement en coupe d’Afrique. C’est vraiment incroyable, mais c’est ça l’amère réalité de notre football. Tous les pays ont évolué, mais chez nous il n’y a aucune politique pour faire sortir notre football de son marasme. Le nouveau Premier ministre connaît bien notre football et il faut qu’il intervienne pour lui donner un nouveau souffle.

- Ne pensez-vous pas que la JSK est en mesure de gagner la coupe de la Confédération africaine de football ?
- Certes, le niveau de la coupe de la CAF est moins relevé que celui de la Champions League africaine cette saison, mais nous aurons notre mot à dire. La JSK affrontera de gros morceaux, mais elle a les moyens d’aller loin dans cette compétition, d’autant qu’on a droit à cinq licences africaines. On jouera pour la gagner bien que, comme je vous l’ai déjà dit, les équipes engagées en coupe de la CAF cette saison sont toutes fortes.

- Ne croyez-vous pas que la JSK n’a jamais été mieux armée que cette saison ?
- Je ne suis pas d’accord avec vous, car lorsqu’on a remporté les trois coupes de la CAF, on avait recruté des jeunes espoirs qui ont beaucoup apporté à l’équipe. On a un bon effectif et la JSK peut prétendre à remporter cette compétition. Notre équipe fera mal cette saison, mais je tiens à lancer un message à nos supporters. J’avais honte lorsque des fans des Astres de Douala m’ont interpellé au match retour, en me disant que notre public a frappé leurs joueurs avec des cailloux. Vous avez vu comment ils nous ont accueillis avant qu’on rejoigne le vestiaire, des enfants nous applaudis chaleureusement. La JSK n’a pas besoin de voyous et je dirai à ces derniers : restez chez vous. La Kabylie a toujours été une terre d’hospitalité et lorsqu’un étranger vient dans un village, on lui apporte du couscous, on ne le frappe jamais. Les voyous n’ont pas leur place à la JSK et on n’a pas besoin d’eux. Je dirai à nos supporters d’avoir toujours l’esprit sportif et de faire confiance à leur équipe, car ils ont une grande équipe cette saison.

N. Boumali (journal sportif - Compétition)
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