Thamurth Ith Yaala
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 INSTRUMENT DE MUSIQUE....MR BENAICHA

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tikka
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MessageSujet: INSTRUMENT DE MUSIQUE....MR BENAICHA   INSTRUMENT DE MUSIQUE....MR BENAICHA Icon_minitimeLun 11 Aoû - 10:56

Benaïcha, le maître artisan
A.Mekfouldji


Un petit établi, un outillage dense et une surface si restreinte que même un chat trouverait étroite.

C’est l’espace où ammi Ahmed Benaïcha passe quotidiennement plus de dix heures à régler une guitare, refaire un manche de mandole, composer le corps, régler les sons.
Des yeux se voulant précis sous des lunettes carrées, des oreilles entraînées à la bonne écoute, une tête ronde qui, en se levant, donne l’air du savant chimiste empêtré dans ses alambics. 82 ans dont 70 de travail : de quoi percevoir plus de deux fois la retraite. «J’aime ce métier auquel je consacre 12 à 16 heures par jour en fonction de ma forme physique. Il faut dire que mon accident survenu à la fin du mois de décembre m’a grandement handicapé puisque je suis resté alité plus de trois mois» déclare ammi Ahmed. Comment expliquer cette longévité ? «C’est la baraka de Dieu, Celui qui m’a légué ce don que mes enfants n’ont pu avoir ou acquérir à mes côtés et pourtant, j’ai tout tenté», confie tristement celui qui est considéré comme le maître en matière de réparation des instruments de musique à cordes. Kouffi, Benguergoura, Hadj Mahfoud, El Anka, Blaoui Houari, Bourahla… Une longue suite de noms d’artistes passés le voir pour commander une guitare ou réparer un quelconque instrument. Comment a débuté Si Benaïcha ? «C’est en 1938 : le chômage et la misère étaient généralisés. Nous apprenions un métier sans être payés. C’était déjà une sorte de paie si on nous emmenait chez le coiffeur. J’étais apprenti dans une ébénisterie appartenant à Benkouhou Mustapha, à la rue Gobi. J’allais un jour sur deux au café Bengueroudja à la rue du Bey où on se retrouvait avec Tounsi et Dahmane (Benachour). «Les instruments étaient faits de fils de fer, de clous, de câbles de frein d’où on réussissait à extraire des sons ; on ne nous achetait pas d’instruments !» dira encore ammi Ahmed qui avait entre ses genoux un instrument destiné à Nouri Kouffi. Les étapes de l’apprentissage étaient pareilles à celles d’un bébé qui apprend à marcher : ramper, se déplacer à genoux puis se lever et tenter des pas incertains avant de prendre sa liberté. Les paroles coulaient facilement de la bouche de celui qui affirme encore que «la majorité de l’outillage est de ma propre
création ; j’invente un outil en fonction de mes besoins et au fil des années, j’ai accumulé ce qui est aujourd’hui sur cet établi.» Il est vrai qu’une multitude d’outils, tortueux, aux formes quelque peu mystérieuses, en fer, en bois, en cuivre, étaient accrochés au mur. «Il ne faut jamais oublier que nous sommes passés par des années de pure misère : nous marchions pieds nus, nous n’étions jamais rassasiés durant la Seconde guerre mondiale. C’était la grande misère pour tout le monde.»
Pourquoi ne pas instituer un musée des arts afin d’entreposer ces instruments et ces
outils ? La question l’énerve : «Je ne suis pas d’accord avec l’idée pour Blida. Cette ville n’est pas prête, ne semble pas mûre pour ce genre d’initiative parce que nous nous voulons du mal lorsque nous sommes entre nous.» Grave accusation d’un homme qui en a vu de toutes les couleurs sur le plan du manque d’estime par les autorités.
Un homme, Rabah, qui était à l’intérieur de la boutique attendant la récupération de son instrument, ne tarira pas d’éloges sur les qualités du cheikh qui a accompli plusieurs fois le pèlerinage à la Mecque. «Lorsque j’y vais, c’est ma forme de congé en changeant de fatigue mais en retrouvant une sérénité intérieure», révélera l’artisan reconnu par tous les artistes.
Il fut parmi les premiers musiciens de l’association El Widadia où se trouvaient Si Boualem Bouteldja, Ahmed Zekkar, cheikh Amar, Tayeb Chetarbi (originaire du quartier Djoun).
L’artiste Benaïcha comparera la période actuelle à celles du passé et aura cette conclusion en évoquant la ville de Blida dont il est originaire : «Blida ouellafa et tellafa», voulant dire que ceux qui viennent l’habiter dans le cadre de leur travail ne repartent jamais et que son passé de ville d’art et de musique permet toutes les déviations.

A. Mekfouldji
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