Thamurth Ith Yaala
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 MAARAKAT CHREA N ITH YALA

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tikka
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MessageSujet: MAARAKAT CHREA N ITH YALA   MAARAKAT CHREA N ITH YALA Icon_minitimeJeu 21 Aoû - 11:34

[url=https://servimg.com/image_preview.phpCommémoration du 51e anniversaire de “maârakat Chréa”
Ath Yaâla se souvient

La région des Aït Yaâla, connaît un essor depuis quelques années, et ce grâce à la mobilisation de la société civile locale, appuyée par les natifs de la région. Cette dynamique, soutenue de plus en plus par les autorités locales, a connu un essor sans précédent, notamment en 2008 où pas moins de 10 évènements ont été programmés dans les différents villages de la localité, entres autres le 51e anniversaire de la bataille de Chréa.

Des cérémonies de recueillement à la mémoire des chouhada de la guerre de Libération nationale et un riche programme historique, révolutionnaire et culturel ont caractérisé la célébration, hier, de la Journée nationale du moudjahid à Ath Yaâla dans la wilaya de Sétif. La commune de Beni Yala qui compte environ 38 villages, a été choisie pour accueillir, cette année, les manifestations commémorant la journée du 20 Août, date coïncidant avec le double anniversaire des événements du 20 Août 1955 dans le Nord constantinois et la tenue en 1956 du Congrès de la Soummam, deux dates considérées comme des étapes décisives dans le succès de la Révolution algérienne contre le colonialisme français.

Ath Yaâla sort de sa léthargie

Une semaine particulière a été, en effet, vécue par les habitants de Beni Yala, en prévision de cette journée. Le chef de daïra de Guenzet, pour sa part, s’est dit satisfait par les différents préparatifs pour célébrer ce grand événement historique. "Tout a été mis en place pour assurer le bon déroulement des festivités, et j’espère que la participation sera massive surtout de la part des personnalités révolutionnaires", a-t-il indiqué. Le point de chute a été le village de Chréa, qui a connu la grande bataille du 5 juillet 1957. Ce village a été honoré, hier, par la présence des autorités locales et de wilaya ainsi que des personnalités révolutionnaires. La commune de Habile a prévu, également, un riche programme culturel et sportif avec la participation du village Mguerba. Un semi-marathon de 8 000 mètres a été organisé au village dit Tiguert n’Adrar, lors de sa semaine culturelle et sportive. Ce 3e marathon a connu une grande affluence auprès des habitants du village ainsi que les villages voisins. Par la suite et à l’occasion de cette journée, les moudjahidine, les enfants de chouhada et les citoyens, accompagnés des autorités de la wilaya, se sont recueillis devant la stèle des martyres "Taza", dont le nom évoque à la grande bataille mené par feu Amirouche. Une gerbe de fleurs a été déposée au nom des chouhada de la région. Des témoignages de moudjahiddine sur cet événement historique ainsi que des concours de cuisines mettant en valeur les plats traditionnels de la région : "tikourbabine" et "couscous", de Tizi medjber, et la fameuse "chlita" de Tiguert n’Adrar, seront au menu du programme.

Djeddi Yaâla, une fameuse légende

Yaâla possédait un jardin aux portes de la ville (la kalaâ des Beni Hammad à Msila aujourd’hui). Djeddi Yaâla, cueillit le raisin de sa vigne en cet été de l’an 1069. La paix, la tranquillité et la probité des habitants régnaient dans la capitale et la province, jusqu’au jour où des individus étranges, sont venus pour rompre cette paix. Yaâla avait tout de suite compris qu’ils étaient les Benou-Hillal, dont il attendait l’arrivée d’un moment à l’autre et qu’il fallait, immédiatement, quitter ces lieux. Le lendemain, tout était prêt pour le départ. Quand tout le monde dormait et que les rues étaient désertes. Yaâla et ses proches quittèrent la citadelle pour toujours, il se dirigea vers le nord. Au bout de quelques jours de marche, il aboutit à Chertioua (territoire actuel des Ouled Dahmane, descendants des Benou-Hillal). Mais le lieu n’était pas sécurisé. Yaâla, chargea, par la suite, son berger de prospecter un lieu dans la montagne où toute la famille sera à l’abri des rôdeurs et des coupeurs de route. Le berger trouva un lieu qui répondait au désir de son maître. Yaâla et sa famille y arrivèrent au bout de quelques jours de marche. Cet emplacement porte toujours le nom de "Louta n’Yaâla", elle appartient aujourd’hui à "Guessoum Rabia" Rabie-ou-Seid de Taourirt Yakoub. L’endroit choisi est un plateau assez spacieux, plus bas que celui de Tansaout, face au Nord. Il domine toute la région, et la vue s’étend jusqu’aux cimes du Djurdjura. En bas, à ses pieds sur le flanc, il y avaient des "Nezouat", petits hameaux des autochtones : les Ait Ahmed-ou-Youcef et les Zata (Anzaten). Installé définitivement Yaâla songea à consolider sa position. Berbère lettré ayant connu une certaine civilisation à la Kalaâ des Beni-Hammad, fortuné avec son troupeau de chèvres et de moutons, il possédait tous les moyens de s’implanter là, de s’intégrer au milieu local et de s’imposer par son savoir et sa culture. Il chercha donc une alliance avec les familles des Ait Ahmed-ou-Youcef et des Zata. Ils étaient les plus proches. A la mort de Yaâla, son mausolée se trouve, aujourd’hui, entre Taourirt Yakoub et Guenzet. Six de ces fils abandonnèrent cette clairière au climat trop rude pour s’établir au milieu des hameaux où résidaient probablement leurs beaux-parents. Ses sept enfants étaient Cherara, Zerara, Seid, Abderahmane, Medjber, Yakoub et Younès. Guenzet. Le village actuel, édifié sur la colline, n’était que des "Nezouat" c'est-à-dire des hameaux éparpillés dans le bois.Les piliers qui avaient servis à l’édification des anciennes mosquées, comme celle de Timengache, du mausolée de Djeddi Yaâla, étaient des troncs d’arbres abattus sur les lieux même de la construction.

Maârakat Chréa du 5 juillet 1957

La région n’Ath Yaâla a été par le passé la place forte du Mouvement national et de l’Association des oulémas. Dès l’aube du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, la région s’était engagée pleinement dans la lutte de Libération. Elle a été le théâtre de plusieurs évènements sanglants, citant à titre d’exemple, la bataille de Sidi M’hand Ouyahia en 1955, la bataille de djebel n’Thilla (opération Dufour) en 1956, le grand ratissage ciblant la région n’Ath Yaâla et la grande bataille de Chréa en 1957. Chréa a eu son premier chahid, en janvier 1956 en la personne de Cheikh Salah Ahmsi (Lemaissi Salah) imam, âlam, homme respectueux et respecté, criblé de balles pendant qu’il faisait sa prière du matin dans son verger à quelques mètres de sa maison, lors de l’un des encerclements du village par l’armée française.

Taieb Raâche se souvient

Ayant vécu toute la tragédie, le moudjahid Taieb Raâche, se souvient et raconte : “C’était un long vendredi, de coutume les habitants villages et les cinq villages voisins trouvaient le temps de discuter et proposer des solutions à Tadjmaât pour tout ce qui avait trait à la vie commune des habitants, avant de faire la prière du vendredi à la mosquée de Chréa. Ce jour-là, la prière n’a pas eu lieu. L’armée française en avait décidé autrement. A l’aube, vers six heures, exactement, des rafales de mitrailleuses tirent sur les habitants, la village était encerclé, toutes les issues du village étaient bouclées, le nombre des militaires français dépassait celui des habitants du village. Par groupes de cinq militaires et plus, ils fouillaient les maisons, en saccageant tout ce qui s’y trouvait et en emportant tout ce qui pouvait l’être (argent, bijoux…), et poussant les hommes avec des coups de pieds vers la place du village. Les habitants comptaient les secondes et les minutes, la journée s’étirait et s’étirait à n’en plus finir. En partant en fin de journée, les militaires français ont laissé derrière eux la désolation et un village martyrisé, on m’avait embarqué sur un camion avec mon frère blessé vers Bougaâ puis vers l’hôpital de Sétif, où il a rendu l’âme, le jour même”. Ce qui s’est passé à Chréa s’est répété dans plusieurs villages à travers l’Algérie, c’est justement un exemple frappant de la colonisation "positive" comme aiment l’évoquer ses défenseurs d’aujourd’hui, témoigne Taieb Raâche. Chréa ne désemplissait pas des moussebilines et de djounouds de l’ALN. L’armée française le savait, elle avait utilisé tous les moyens pour détruire le village et de massacrer les habitants.

Lynda Louifi
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