L’oliveraie, émeraude au roc incrustée,
Sa verdure éternelle vainc l’aridité
Et donne au paysage terreux une couleur
Apaisante et un jet de vie et de douceur
Tôt, sur le chemin brumeux de l’oliveraie,
Les pas des équidés réveillent la futaie.
En charrettes, cueilleurs et cueilleuses scandent
Des mots haranguant les membres de leur bande.
La première lueur déflore le voile obscur,
Fait fondre la gelée, ramollit le sol dur,
Offre aux olives leur éclat multicolore,
Et donne le signal clair du travail, dès lors.
Les cueilleurs étalent des bâches autour des troncs,
Les hommes déploient leurs doubles échelles, comme ponts,
Les jeunes grimpent les arbres, en montant très haut,
Mais les femmes, au sol, grappillent les lourds rameaux.
Gants, cornes de béliers, gros peignes font répandre
Le froufroutement des feuilles et fruits juteux,
Qui tombent dru, comme grêle avant de fondre,
C’est la terre qui accueille le don des cieux.
Deux heures après, on fait un grand feu pour le thé,
Ensuite, on tire le pain, encore chaud, bien levé,
Qu’on coupe à la main et trempe à l’huile fruitée
Puis, on mord dans la peau d’oranges, bien lavée ,
Tard, le soir, on ramasse le précieux pactole,
On l’aère, mesure et porte à l’épaule,
En sacs cousus, jusqu’aux bêtes qu’on réattèle.
…A l’huilerie, coule le filet d’or qu’il recèle.