La suite des contes kabyle.
Tehriruch est le nom d’un petit garçon. Un jour de printemps, comme à son habitude, il partit faire paître son troupeau d’agneaux au champ. Comme tous les garçons de son âge, Tehriruch jouait, courait, riait et s’amusait à poursuivre les papillons.
Le soir venu, au moment de reconduire son troupeau chez lui, il s’aperçu que pendant qu’il s’était amusé, ses agneaux avaient brouté à son insu les feuilles des figuiers de leur propriété.
Son père, aussitôt au courant de son forfait, le corrigea avec une bonne fessée.
Tehriruch pleura et jura de ne pas dîner, mais sa mère l’appela :
- Tehriruch mon fils, viens dîner, le dîner commence à refroidir.
Il lui répond :
- Mère, laisse-moi tranquille. Je ne prendrai pas de dîner.
Sa mère s’adressa au bâton et lui dit :
- Bâton, bat Tehriruch, il refuse de prendre son dîner, le dîner commence à refroidir. Le bâton refusa de battre Tehriruch.
Elle s’adresse au feu :
- Feu, consume le bâton, le bâton refuse de battre Tehriruch, Tehriruch refuse de prendre son dîner, le dîner commence à refroidir. Le feu refusa.
Elle s’adressa à l’eau :
- Eau, éteins le feu, le feu refuse de consumer le bâton, le bâton refuse de battre Tehriruch, Tehriruch refuse de prendre son dîner, le dîner commence à refroidir. L’eau refusa d’éteindre le feu.
Elle s’adressa au bœuf et lui dit :
- Bœuf, bois l’eau, l’eau refuse d’éteindre le feu, le feu refuse de consumer le bâton, le bâton refuse de battre Tehriruch, Tehriruch refuse de prendre son dîner, le dîner commence à refroidir. Le bœuf refusa de boire l’eau.
La mère de Tehriruch d’adressa au glaive :
- Glaive, égorge le bœuf, le bœuf refuse de boire l’eau, l’eau refuse d’éteindre le feu, le feu refuse de consumer le bâton, le bâton refuse de battre Tehriruch, Tehriruch refuse de prendre son dîner, le dîner commence à refroidir. Le glaive refusa.
Elle s’adresse à Tafruyt* :
- Tafruyt, casse le glaive, le glaive refuse d’égorger le bœuf, le bœuf refuse de boire l’eau, l’eau refuse d’éteindre le feu, le feu refuse de consumer le bâton, le bâton refuse de battre Tehriruch, Tehriruch refuse de prendre son dîner, le dîner commence à refroidir. Tafruyt refusa.
La femme se tourna alors vers la souris et lui dit :
- Souris, grignote Tafruyt, Tafruyt refuse de casser le glaive, le glaive refuse d’égorger le bœuf, le bœuf refuse de boire l’eau, l’eau refuse d’éteindre le feu, le feu refuse de consumer le bâton, le bâton refuse de battre Tehriruch, Tehriruch refuse de prendre son dîner, le dîner commence à refroidir. La souris refusa.
La pauvre femme ne sut plus où donner de la tête. A ce moment là, le chat tout en miaulant sauta du grenier (taârict), et la femme de lui enquérir :
- Le chat, dévore la souris, la souris refuse de grignoter Tafruyt, Tafruyt refuse de casser le glaive, le glaive refuse d’égorger le bœuf, le bœuf refuse de boire l’eau, l’eau refuse d’éteindre le feu, le feu refuse de consumer le bâton, le bâton refuse de battre Tehriruch, Tehriruch refuse de prendre son dîner, le dîner commence à refroidir.
Le chat, tout en continuant à miauler, dit :
- Avec plaisir maîtresse.
Là, revirement de la situation.
La souris se rétracte et dit :
- Donnez-moi Tafruyt je vais la grignoter.
Tafruyt à son tour dit :
- Je vais casser le glaive.
Le glaive de poursuivre :
- Je vais égorger le bœuf.
Et au bœuf de dire :
- Je vais boire l’eau.
Suivie par l’eau qui dit :
- Je vais éteindre le feu.
Et le feu à son tour dit :
- Je vais consumer le bâton.
Le bâton de renchérire :
- Je battrai Tehriruch.
Et à Tehriruch de conclure en disant :
- Je vais prendre le dîner.
Là dessus, tous les membres de la maison ont éclaté de rire!!tous les ustensiles sont tombés avec une branche pleine de dattes que nous partagerons tous autant que nous sommes présents.