S’il est des entités à féliciter, à considérer et auxquelles on doit rendre hommage, ce sont les associations culturelles de Kabylie. En effet, ces entités culturelles remplissent une grandiose mission même si, en apparence, elles donnent l’effet qu’elle ne l’est pas. Ce sont elles qui rythment, un tant soit peu, la vie culturelle des villages et même la vie tout court. Souvent, nos villages, perchés sur les collines, donnent l’impression de se mourir d’ennui, d’angoisse, de solitude et d’inquiétude. Souvent, l’impression est vérité. Cette atmosphère attristante n’est certes pas propre à nos seuls villages. C'est, à vrai dire, une situation générale observable à l’échelle du pays avec cette différence que nos villages, qui constituent une entité géographique, linguistique et culturelle, ont cet avantage de reposer sur un soubassement civilisationnel évident qui les épargne, quelque peu, un tant soit peu du statisme des idées et d’une véritable désolation. La Kabylie reste, ainsi, un champ relativement vierge face aux curieuses et bouleversantes transformations et déformations. Ce qui, naturellement, la prédispose à une équipée, mais pour combien de temps encore. Pour l’heure, il est aisé de constater cette prédisposition qui s’exprime et se manifeste par un programme global d’activités culturelles annuelles, aussi salutaires que souhaitées. En effet, en Kabylie, un peu partout dans les villages, on se réunit et débattons autour d’un livre, d’un auteur, d’un film, d’une date universelle, tel que la journée de la femme, de la liberté d’expression et de la presse… etc. Cette activité doit être, encore, davantage renforcée et consolidée, car si les associations culturelles de la région sont volontaires, elles manquent cependant de moyens pour que cette volonté soit continue. En tout état de cause, c’est grâce à ces associations culturelles que se tissent la relation sociale et l’amitié, que se réalise la complémentarité inter-associations, inter-villages et même inter-régions du pays.
Abdennour Abdesselam