tikka V.I.P.
Nombre de messages : 6080 Age : 63 Localisation : Setif Emploi/loisirs : Gestion/nature Humeur : Idhourar i dh'al3amriw... Date d'inscription : 08/07/2008
| Sujet: “CINQUANTENAIRE DU 17 OCTOBRE 1961 À PARIS. DROIT D’ÉVOCATION ET DE SOUVENANCE” Deuxième édition du livre de Moh Clichy Dim 23 Sep - 18:37 | |
| En écrivant ce livre, l’auteur a voulu apporter son témoignage sur ce drame colonial, longtemps occulté, mais également rendre hommage aux nombreux martyrs de cette période douloureuse, tout en s’impliquant dans “la bataille contre l’oubli”.
L’essai intitulé Cinquantenaire du 17 octobre 1961 à Paris. Droit d’évocation et de souvenance, 408 pages, a connu une seconde édition, cette année. L’ouvrage du combattant de la guerre de Libération nationale, Mohammed Ghafir, paru aux éditions Encyclopedia, a été initialement publié en 2011, coïncidant ainsi avec la commémoration du 50e anniversaire des manifestations pacifiques du 17 Octobre 1961. L’éditeur a justifié la nouvelle édition du livre par le “succès prestigieux” de l’ouvrage, aussi bien en Algérie qu’en France. Et en accord avec l’auteur, les éditions Encyclopedia ont inclus, cette fois, un “additif” comprenant des documents en rapport avec certains chapitres, des photos et des articles de presse. Qui est Mohammed Ghafir ? Il est l’un des organisateurs des manifestations de Paris du 17 octobre 1961. Auteur et rescapé des événements tragiques qui s’en étaient suivis, le militant nationaliste a décidé de parler. En écrivant ce livre et en décidant de le publier à l’occasion du cinquantenaire du 17 Octobre 1961, l’auteur a voulu apporter son témoignage sur ce drame colonial, longtemps occulté, mais également rendre hommage aux nombreux martyrs de cette période douloureuse, tout en s’impliquant dans “la bataille contre l’oubli”. À ce propos, le responsable FLN de la région de Paris (1956-1962) déplorera que la “multitude d’écrits” sur les événements sanglants du 17 octobre revêtent souvent “un caractère si général” et pour certains, participent carrément à la “falsification de la vérité”. D’où son souci de témoigner sur le “massacre des Algériens” épris de liberté, sur le sol français : plus de 300 morts, 400 disparus et 15 000 détenus FLN. C’est ainsi que M. Ghafir, alias Moh Clichy, un surnom qui lui colle depuis l’âge de 21 ans, en souvenir de sa désertion de la caserne Bizot de Blida à Clichy, en août 1955, a pris son stylo pour faire partager ses “vieux souvenirs”, ces “traces indélébiles qui habitent dans les tréfonds de (son) âme” et pour faire aboutir “un rêve de toute une vie”. Dans cet essai, il est beaucoup question du rôle de l’émigration dans le cadre du Mouvement national, des exactions qu’elle subit, du procès retentissant du réseau Jeanson (septembre 1960) au tribunal permanent parisien des forces armées, ainsi que des témoignages d’intellectuels français, dont le philosophe Jean-Paul Sartre, signataires de la “Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie” dit “Manifeste des 121”. “Paris se souviendra et la Seine témoignera de ce fleuve de sang et de larmes”, relève l’auteur. La seconde partie du livre, plus particulièrement son chapitre II est consacré entièrement à la chronologie d’un “crime contre l’humanité” perpétré le 17 octobre 1961. L’ancien combattant s’est également penché sur les activités de la fédération du FLN en France, en rappelant notamment son appel aux Français, en octobre 1961, afin de reporter “toutes les mesures d’exception” frappant l’émigration algérienne et exiger la reprise des négociations avec le GPRA. Mohammed Ghafir a également abordé le rôle joué par les femmes algériennes qui “ont répondu en masse au mot d’ordre du FLN de descendre dans la rue le 17 octobre 1961 à Paris” et qui ont continué à manifester dans toute la France. Il faut souligner que Cinquantenaire du 17 Octobre 1961 à Paris. Droit d’évocation et de souvenance, livre préfacé par les professeurs Jean-Luc Einaudi et Boualem Aïdoun, est enrichi par des documents historiques – y compris les sinistres directives de Maurice Papon, l’ancien préfet de police de Paris entre 1958 et 1967, connu pour son rôle capital dans la répression sanglante des manifestations du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962 —, qui appuient et crédibilisent son récit. Un témoignage qui apporte un éclairage sur ces années de combat de la communauté algérienne à l’étranger contre le colonisateur français. Transmis en braille dernièrement, l’ouvrage de Mohammed Ghafir contribue sans conteste à l’écriture de l’histoire de l’Algérie, déterminante pour les jeunes générations et l’avenir de la nation. Par : Hafida Ameyar | |
|