Thamurth Ith Yaala
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 Abane Ramdane, stratège militaire de l’ALN ?

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MissNchrea
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Date d'inscription : 31/07/2008

Abane Ramdane, stratège militaire de l’ALN ? Empty
MessageSujet: Abane Ramdane, stratège militaire de l’ALN ?   Abane Ramdane, stratège militaire de l’ALN ? Icon_minitimeLun 1 Sep - 12:13

Abane Ramdane, stratège militaire de l’ALN ?

par Bélaïd Abane/Quotidien national "Le Quotidien d'Oran" du 1 septembre 2008.

1ère partie

Il va donc falloir reprendre sa plume, une fois de plus, pour répondre à une opinion (QO du 24/08/08), celle de Mourad Benachenhou. Une opinion où l’affabulation et la mauvaise foi le disputent à une sorte de malveillance où la haine a du mal à se dissimuler. Oui, tout cela dégouline à flots d’un texte dont on se demande à quel type de logique-on le devine cependant- il obéit. Mais évitons le procès d’intention et tenons-en-nous aux faits.

Préalable important : Loin de moi l’idée de dénier à quiconque le droit de critiquer les idées et les actions de quelque dirigeant révolutionnaire que ce soit. Il est même très sain de débattre de notre histoire, de passer au crible nos dirigeants passés et présents, leurs idées et leurs actions. Sinon comment sortir de cet unanimisme qui a bloqué l’histoire post coloniale de notre pays au point de verrouiller le champ politique et idéologique avec les conséquences dramatiques vécues par notre peuple au cours de ces deux dernières décennies. Ce qui est en cause, ce n’est donc pas le fait de soumettre à la critique les idées et la stratégie de Abane. Du reste, n’est exempt de critique que celui qui n’a rien fait et n’a laissé derrière lui la moindre idée, la moindre action, dignes d’être évoquées et critiquées.

Il y a cependant un hic ! C’est toujours sur les mêmes qu’on se déchaîne et s’acharne, pour ne pas dire le même, alors qu’il y a tant et tant à dire sur d’autres. Là encore, quelle logique ?

Il est vrai cependant, qu’ayant fortement marqué la lutte de libération nationale durant ses premières années, Abane ne pouvait laisser indifférent. Et après l’avoir critiqué, attaqué sous l’angle politique, jusqu’à parfois salir sa mémoire, voilà qu’on lui fait endosser, sur des arguments sans fondements du genre « c’est lui, ça ne peut pas être quelqu’un d’autre », un soi-disant échec de la stratégie militaire de l’ALN. Ce dernier coup bas de M. Benachenhou est empreint de petitesse autant que de bassesse, en ce qu’il émane d’un intellectuel capable en principe d’écrire et d’analyser les choses avec nuances, sans passion, sans affect et sans tous ces raccourcis qui traduisent un trop plein de ce mauvais sentiment qui n’honore pas son auteur, à fortiori, un ancien officier de l’ALN. Venons en aux faits.

Abane Ramdane, Mao et Zun Tsu !

Notre affabulateur fonde toute son «analyse» sur une prétendue doctrine militaire «imposée» par Abane à ses collègues du congrès de la Soummam. Cette doctrine qu’Abane aurait puisée dans les �"uvres de Mao, et la stratégie qui en découla, auraient «mis l’ALN sur la voie de la destruction». Féru de sciences militaires, l’auteur de l’article regrette qu’Abane n’ait point lu le maître Zun Tsu (et non Sun Tze comme il l’écrit sans prendre soin de vérifier, dans son empressement à étaler sa culture). Et Benachenhou de tartiner sur « la gravité de l’erreur d’Abane Ramdane», «ses conséquences dramatiques»... Qu’est-il reproché au juste à Abane ? D’avoir avec ses collègues de la Soummam, structuré l’ALN en une armée révolutionnaire moderne, avec commandement politico-militaire unifié à tous les niveaux, de l’avoir moralisée et conformée à l’éthique de la guerre. De l’avoir harmonisée et rationalisée pour sortir définitivement des soulèvements incantatoires et velléitaires du passé. En somme d’avoir mis la révolution sur l’orbite de la victoire et d’avoir posé les premiers jalons de l’état algérien moderne. Ça, oui nous l’admettons volontiers, même si notre analyste le considère comme une forfaiture. Le mot n’est pas trop fort car M. Benachenhou n’hésite pas à ajouter que « l’analyse militaire de Abane allait dans le sens des intérêts de l’ennemi qui ne tarda guère à saisir l’initiative ». C’est un air déjà entendu. Voilà pour éclairer le lecteur, où est la bassesse. Diable il ne manquait à Abane que les transmissions pour signaler à l’ennemi les positions de l’ALN. Le ridicule et la bêtise ne tuent pas. Le trop plein de haine n’étouffe pas.

À l’évidence, l’«ancien officier supérieur de l’ALN » n’a pas lu la plate-forme de la Soummam. Car il n’y aurait trouvé la moindre trace de stratégie militaire. Concernant la structuration de l’ALN et tout particulièrement la constitution de bataillons (faylaq, fayaliq) (sur laquelle l’auteur de l’article a sans doute fondé toute son attaque), les congressistes de la Soummam, dans leur souci d’harmoniser la lutte, géographiquement mais aussi organiquement, ont effectivement décidé d’organiser l’ALN en unités combattantes qui vont du demi-groupe comprenant 5 hommes, au bataillon de 350 hommes en passant par le groupe ou faoudj (11 hommes), la section ou ferqa (35 hommes) et la compagnie ou katiba pouvant comprendre jusqu’à 110 hommes. Bien avant le congrès de la Soummam et même après, les katibas, notamment celles de l’Algérois (plusieurs célèbres katibas opérèrent dans la Mitidja et l’atlas blidéen dont celle du célèbre commando Ali Khodja qui sera, à la mort de ce dernier, dirigée par le prestigieux commandant Azzedine, futur chef de la zone autonome d’Alger ainsi que d’autres katibas non moins célèbres telles la Zoubiria du commandant Bouregâa, la Othmania, la Rahmaniya, la Soleymania, la Hamidiya, toutes portant des noms de valeureux combattants tombés au champ d’honneur) avaient infligé à l’ennemi des pertes considérables. Ecoutons le commandant Ali Lounici, un autre officier de l’ALN, celui là de l’intérieur (wilaya IV), donner son point de vue (El Watan du 29 04 2004) sur l’apport du congrès de la Soummam : «J’étais au maquis quand Si M’hamed et Ouamrane étaient revenus du Congrès de la Soummam. On ne mesurera jamais assez quelle a été l’importance du Congrès de la Soummam, sur la dynamique qui a mû le peuple algérien. Il lui a apporté le sentiment qu’il y avait désormais quelque chose de solide qui supportait tout l’édifice. Que la Révolution avait gagné en envergure. Le congrès a installé une organisation qui n’avait jamais existé auparavant, et quel que soit ce que l’on peut reprocher à Abane Ramdane, on ne peut pas contester qu’il aura marqué de son sceau le congrès et la Révolution elle-même dans toutes ses dimensions. Nous avions 20 ans quand Ouamrane nous avait réunis pour nous expliquer comment nous allions être organisés. L’Algérie divisée en wilayas, puis en zones, puis en régions, et bien d’autres choses encore... Tout cela nous a donné de l’importance. Ça a nourri, en tous les cas pour moi, cette dimension romantique. Ça nous a donné ce formidable sentiment que nous avions déjà un état. Le Congrès de la Soummam a insufflé en nous quelque chose d’indicible. Je trouve qu’actuellement on n’en mesure toujours pas toute la portée historique et stratégique. C’est incontestablement cela qui nous a menés à la victoire. Il est l’acte fondateur de l’état algérien moderne par excellence, cela est tout aussi irréfragable. Je me souviens que nous avions mis en pratique toutes les recommandations et instructions du Congrès de la Soummam. J’avais l’impression que nous précédions les événements... Nous pouvons dire que c’était l’époque de l’épanouissement. Les jours heureux de la Révolution. »

Cette structuration de l’armée de libération nationale vaut ce qu’elle vaut mais elle constitue un SMIG de rationalité et d’organisation, indispensable pour mettre de l’ordre dans la lutte et lui conférer un minimum d’efficacité, de discipline, de crédibilité et d’éthique. Oui d’éthique, car il s’agit également de freiner les élans impétueux de quelques seigneurs de guerre, d’«interdire formellement les égorgements, les mutilations... quelque soient les raisons qu’on puisse alléguer». Cela ne préjuge en rien de la stratégie à adopter devant l’armée ennemie dont les Soummamiens et tout particulièrement Abane, connaissaient la supériorité en armes et en effectifs, et la puissance de feu. N’est-ce pas le même Abane qui n’a cessé de clamer à qui voulait l’entendre, comme en a souvent témoigné Reda Malek qui, lui, sait de quoi il parle, que le combat mené par le FLN contre le colonialisme français est d’essence politique, que la victoire militaire relève de l’illusion et de l’utopie et que l’objectif est seulement de poser un problème politique par des moyens militaires, un problème que la puissance dominante ne peut résoudre par la force, ce qui devra forcément l’amener à s’asseoir à la table des négociations. De cela, Abane était parfaitement conscient comme le montre ce dialogue en septembre 1955, déjà, avec le journaliste chrétien anticolonialiste Robert Barrat.

A ce dernier qui lui fit remarquer que « votre combat est sans issue car vous ne pourrez jamais avec vos mousquetons et vos mitraillettes, venir à bout d’une armée moderne», Abane répond :

«D’accord, ce n’est pas possible. Mais les militaires français ne peuvent pas davantage venir à bout de nos forces. A quoi servent ici vos tanks, vos automitrailleuses et vos avions à réaction ? Notre force vient de ce que nous obligeons nos adversaires à nous poursuivre dans la montagne et à n’employer d’autres armes que les nôtres. Notre supériorité c’est que nous sommes chez nous et que les habitants sont avec nous.» S’il y a un soupçon de maoïsme dans la vision révolutionnaire d’Abane, c’est bien cela et non pas une soi-disant guerre frontale et classique avec un ennemi supérieur à tous égards. On se demande même ce que vient faire la référence à Mao dans l’opinion de M. Benachenhou ! Quel sens donner du reste au credo de la primauté du politique sur le militaire si ce n’est la subordination de tout acte militaire aux objectifs politiques, credo qu’Abane réitéra encore lorsqu’il présenta le rapport du CCE au CNRA lors de sa session d’août 1957 au Caire.

A suivre
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