Thamurth Ith Yaala
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 Abane Ramdane, stratège militaire de l’ALN ? PART 2

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MissNchrea
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Nombre de messages : 2150
Date d'inscription : 31/07/2008

Abane Ramdane, stratège militaire de l’ALN ?    PART 2 Empty
MessageSujet: Abane Ramdane, stratège militaire de l’ALN ? PART 2   Abane Ramdane, stratège militaire de l’ALN ?    PART 2 Icon_minitimeLun 1 Sep - 12:20

par Bélaïd Abane/ Le Quotidien d'Oran du 1 septembre 2008

La plateforme de la Soummam, une stratégie militaire ?

Au demeurant, il est nécessaire, afin de ne pas parler pour ne rien dire, de se reporter à la plate-forme de la Soummam et de voir ce qu’elle contient en matière de stratégie militaire ? Rien qui corresponde, ni de près ni de loin, aux affabulations de M. Benachenhou. Qu’on en juge:

«En une période relativement courte, l’ALN localisée dans les Aurès et la Kabylie a subi avec succès l’épreuve du feu. Elle a triomphé de la campagne d’encerclement et d’anéantissement menée par une armée puissante, moderne au service du régime colonialiste d’un des plus grands états du monde. Malgré la pénurie d’armement, elle a développé des opérations de guérilla, de harcèlement de sabotage, s’étendant aujourd’hui à l’ensemble du territoire national. Elle a consolidé sans cesse ses positions en améliorant sa tactique, sa technique, son efficacité.

Elle a su rapidement passer de la guérilla au niveau de la guerre partielle. Elle a su harmonieusement combiner les méthodes éprouvées des guerres anticolonialistes avec les formes les plus classiques en les adaptant intelligemment aux particularités du pays. Elle a déjà fourni la preuve suffisante, maintenant que son organisation est unifiée, qu’elle possède la science de la stratégie d’une guerre englobant l’ensemble de l’Algérie... Telles sont les raisons essentielles du miracle algérien : l’ALN tenant en échec la force colossale de l’armée colonialiste française, renforcée par les divisions «atomiques » prélevées sur les forces de l’OTAN. Voilà pourquoi en dépit des incessants renforts jugés aussitôt insuffisants, malgré le quadrillage ou autre technique aussi inopérante que le déluge de feu, les généraux français sont obligés de reconnaître que la solution militaire est impossible pour résoudre le problème algérien. »

Voilà, pour éclairer le lecteur, non pas les recommandations en matière de stratégie militaire, du congrès de la Soummam, mais un simple bilan de l’action de l’ALN sur le terrain. Rien à voir avec l’ineptie de «la guerre régulière totale» que développe notre analyste. Qu’ «un certain Tétouan, ancien caporal de l’armée d’occupation » ait voulu se mesurer frontalement à l’armée française « bien qu’il lui ait été vivement conseillé de renoncer à provoquer l’ennemi », qu’il ait voulu livrer bataille en dépit de tout bon sens, qu’il ne puisse « arriver à se débarrasser de la tournure d’esprit que lui avaient inculquer ses anciens supérieurs », voilà qui met à bas toute l’argumentation de notre stratège et dénote de l’incongruité de sa conclusion, véritable tour de passe-passe et concentré de tricherie intellectuelle.

Ainsi après avoir souligné toute la folie de la bataille de Fillaoucène et la bêtise d’un chef de guerre, Tétouan, qui a « mené ses hommes à la mort sans hésitation... comme de la chair à canon », M. Benachenhou n’hésite pas, dans une dernière estocade empreinte de la plus mauvaise foi, à conclure que « la bataille de Fillaoucène, un haut fait d’armes dont on ne peut qu’être fier, constitua néanmoins un exemple particulièrement tragique du non sens militaire qui découlait de la stratégie erronée de Abane Ramdane ». Dédouanant de « cette triste et inutile bataille » le chef Tétouan qu’il charge pourtant des pires impérities, quelques lignes plus haut, M. Benachenhou en remet une couche sur « la stratégie mal pensée » d’Abane. C’est peu digne et sans gloire que d’aligner autant d’incongruités pour charger Abane de tous les maux, de la part d’un ancien officier supérieur de l’ALN, intellectuel de surcroît.

Le véritable virage stratégique s’opère en réalité du côté français, au début de l’hiver 1956, lorsque, face à la guerre révolutionnaire menée par l’ALN et à ses offensives de plus en plus audacieuses et meurtrières, notamment en Kabylie, dans l’algérois, les Aurès et le Constantinois, l’establishment colonial décide de changer d’équipe et de tactique : le général Lorillot est relevé de ses fonctions et remplacé dès le 1er décembre à la tête de la 10e région militaire (Algérie), par le général Salan.

Ce dernier est choisi par l’establishment colonial pour son expérience indochinoise. C’est également pour cette raison que sont nommés à ses côtés, d’anciens officiers « indochinois » spécialistes de la guerre contre-révolutionnaire et de l’action psychologique, dont un certain Roger Trinquier, ce lieutenant-colonel dont « les méthodes algéroises » feront école. L’armée français met ainsi près de deux ans pour se remettre de son traumatisme indochinois (défaite de Bien Diên Phu dans un affrontement classique contre une armée révolutionnaire du tiers monde) et se rendre compte qu’en Algérie, elle avait à faire à une forme de guerre totalement nouvelle, la guérilla, nécessitant une stratégie appropriée.

C’est alors que, pendant que le contingent quadrillait le territoire national, se déployaient des unités légères de parachutistes transportées par les « bananes », les fameux Sikorski birotor fournis par les USA dans le cadre de la coopération nord atlantique.

La nouvelle stratégie des unités d’élite de l’armée française est d’«aller au contact» de l’ALN obligée alors d’accepter un véritable corps à corps avec les parachutistes, corps à corps auquel nous, population civile, assistions la mort dans l’âme, avant d’aller ramasser nos morts. Telle est la nouvelle réalité à laquelle était confrontée l’ALN de l’intérieur. La tactique était évidemment payante pour l’armée française, face à une armée de guérilla qui ne faisait pas le poids ni en effectifs ni en armes, ne disposant le plus souvent que de fusils de chasse et de quelques armes de guerre, notamment au niveau des wilayas enclavées comme la II, la III et la IV où l’armement parvenait difficilement quand certains seigneurs de guerre daignaient bien le laisser passer. L’édification d’un barrage électrifié (lignes Morice et Challe) aux frontières est et ouest du territoire algérien, et l’instauration des camps de regroupement et des zones interdites accentueront les difficultés des maquis intérieurs jusqu’à l’étouffement. Mais la lutte de libération nationale est déjà relayée, après le paroxysme de « la bataille d’Alger », par un puissant mouvement d’opinion en France métropolitaine et dans le monde.


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