Maroc yiwen Algérie walou
Après l’humiliante défaite 4 à zéro contre le Maroc, l’Algérie vient de perdre un nouveau match contre son voisin. Le roi Mohammed VI a annoncé l’officialisation de tamazight, le Maroc sera donc le premier pays à la reconnaître en lui donnant un caractère autre qu’un idiome exotique à enseigner dans quelques écoles. L’Algérie peut continuer à tirer sur les manifestants du printemps noir 2001, «sans savoir qui a commencé», pour reprendre les mots du président Bouteflika à ce sujet, et le Premier ministre Ouyahia à traiter tout le monde d’antipatriote, sauf ceux qui le sont vraiment. Tout va donc pour le mieux en Algérie, même si les réformes marocaines semblent un peu limitées pour le reste. Une vague séparation des pouvoirs, un léger réaménagement au profit du Parlement, en gros, le même contenu des réformes attendues en Algérie. Qui va gagner ? Personne apparemment, à part les Berbères, qui détiennent là une victoire historique. En dehors de cette avancée, la conclusion se tient, on ne fait pas de neuf avec du vieux, M6 et Bouteflika, même combat, même frontière et même limite.
D’ailleurs, comment peut-on crédibiliser la commission Bensalah ou Babès au moment même où des manifestants, ceux du RCD en l’occurrence, sont arrêtés, embarqués dans des voitures opaques et non identifiées, suivis et physiquement intimidés dans des pratiques dignes des mafias ? Comment peut-on croire à un apport de sang neuf quand on apprend que le ministère de la Santé a donné ordre de ne pas prendre le sang des résidents grévistes qui avaient appelé à un don massif ? Cet autre acte antipatriotique ne sera évidemment pas sanctionné non plus et l’on finira peut-être par importer du sang parce que la réflexion personnelle l’aura emporté sur l’intérêt collectif. C’est ainsi qu’une équipe, composée de joueurs qui font ce qu’ils veulent selon leur humeur sans se soucier du résultat, perd tous ses matchs.
Chawki Amari
El Watan 20/06/2011