Mourinho...Ferguson

José Mourinho, entraîneur de l'Inter, a la réputation d'avoir une haute opinion de lui-même, mais cela ne l'a jamais empêché d'admirer son «ami» Alex Ferguson, alter ego de Manchester United qu'il retrouve demain en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions.
Le technicien portugais, qui s'était un jour défendu d'être arrogant tout en se définissant comme «spécial», est rarement tendre avec ses collègues. Si l'envie lui en prend, il ne se prive jamais de quelques mots bien sentis, et le registre est étendu, de la petite moquerie jusqu'à l'accusation assassine. Mais du temps où il a officié à Chelsea (2004-2007), Mourinho, 46 ans, a toujours épargné Sir Alex Ferguson, 67 ans. L'Ecossais, «légende vivante» à Manchester où il entraîne avec succès depuis 1986, est le seul technicien de Premier League pour qui il ait toujours montré du respect. «Ferguson est un ami, assurait début janvier le Portugais. Entre nous, il y avait une tradition : après chaque rencontre, nous dégustions toujours un petit verre de vin rouge. Il apportait du Bordeaux quand nous étions à Old Trafford, tandis que je lui proposais un vin rouge portugais fantastique, le Barca Velha, quand nous jouions à domicile.» «Ce que j'aime, c'est qu'après le match, et peu importe le résultat, nous prenions toujours le temps de partager quelques minutes. Je n'aime pas les relations qui changent si c'est une victoire ou une défaite, insistait-il. Cela a toujours été la guerre quand on jouait parce qu'on voulait gagner, mais après, c'était bien.»
«Bons rapports»
«Ce sera intéressant d'affronter de nouveau José, avait affirmé pour sa part Ferguson, juste après le tirage au sort. Avec lui, j'ai toujours eu de bons rapports.» Certes, pendant trois saisons, il y a bien eu quelques petites polémiques, Mourinho reprochant ainsi de temps à autre à MU de bénéficier de la mansuétude des arbitres, mais sans jamais que les relations ne se détériorent. Côté terrain, le benjamin a cependant souvent pris l'avantage sur son aîné. MU a toujours eu du mal lorsque Chelsea était entraîné par le Portugais, champion d'Angleterre en 2005 et 2006. Deux fois seulement, l'Ecossais a pris le meilleur, en championnat (1-0) en 2005 et lors du Community Shield en 2007, mais seulement à l'issue des tirs au but (1-1, 3 t.a.b. à 0). Entre les deux hommes, le souvenir le plus marquant remonte à 2004, en huitièmes de finale de la Ligue des Champions, déjà lorsque Mourinho était à la tête du FC Porto. Contre toute attente, MU s'était fait éliminer (2-1 au Portugal, 1- 1 à Old Trafford avec un but égalisateur de Costinha à la 90’) et le Portugais, alors quasiment inconnu, avait signé son entrée parmi les grands. Cette année-là, le FC Porto avait remporté l'épreuve. Cinq ans plus tard, l'Inter, qui a engagé Mourinho à prix d'or pour briller en Europe, ne demande pas autre chose.