Thamurth Ith Yaala
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 confreries religieuses..suite et fin

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tikka
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confreries religieuses..suite et fin Empty
MessageSujet: confreries religieuses..suite et fin   confreries religieuses..suite et fin Icon_minitimeLun 1 Sep - 14:00

riches, et pleins d'audace, ils constituent une puissante dynastie de princes du désert, dont l'autorité est doublée d'une influente religieuse considérable. » La tranquillité du Sahara dépend de leurs dispositions à notre égard.
Les Gharaba sont beaucoup moins prospères que les Cheraga; mais si leur puissance est moins grande, leurs sentiments sont les mêmes. Pour manier les uns et les autres, tirer parti des rivalités et des ambitions des chefs, il faut une attention constante, un grand tact politique, et une connaissance approfondie du caractère des personnes.
El-Abiod était un lieu de pèlerinage très fréquenté par les gens du Gourara, comme par ceux du Sahara et du Tell. C'est là que les uns et les autres venaient puiser leurs inspirations. Les redevances des nombreux adhérents de l'ordre étaient une source de richesse considérable pour la zaouïa. El-Abiod sera sans doute toujours un lieu vénéré et fréquemment visité.

Ordre des Bekkaya. - Fondé en 1553, au Maroc. Sidi Ahmed el-Bakkay est enterré à Igidi, au sud-est de l'oued Draa. La zaouïa principale est à Timbouctou, et exerce une grande influence à Insalah, dans tout le Sahara et le Soudan.

Les Mekahlia ¹. - Il faut citer encore l'association dite des Mekahlia (de mokahla, fusil, et mekahli, fusilier).

Cette association a été créée, dit-on, à Médine. Elle s'est développée en Algérie depuis 1830. C'est une sorte de société secrète, qui n'a point d'initiation religieuse spéciale et dont le but est de pratiquer le tir des armes ; elle est basée, dit-on, sur un passage des traditions de Mahomet qui dit : « Étudiez le tir et enseignez-le. » Les associés se doivent aide et protection. Ils s'exercent au tir et payent une ziara aux mokaddems d'un chef inconnu et que l'on suppose être Sidi Ali ben Mohammed, résidant au Maroc, dans l'oued Sous.

Ordre de Sidi es-Senousi. -- Cette confrérie est, de toutes, la plus hostile et la plus dangereuse.

¹ Spectateur militaire, 1er mars 1883.



Sidi es-Senousi était originaire de Mazouna, dans le Dahra. Après un voyage à La Mecque, il fonda une association religieuse qui se développa rapidement. Après avoir prêché en Égypte, au Caire particulièrement, où il inquiéta les autorités égyptiennes, il passa en Tripolitaine et fonda, en 1843, une zaouïa à el-Beida, dans le djebel Akhdar; puis, en 1855, il transporta sa résidence à Djerboub, à quelque distance de l'oasis de Siouâ, ancienne oasis de Jupiter Ammon, hors de portée de l'action des autorités d'Égypte et de Tripoli, auxquelles son influence causait des préoccupations justifiées.

Il prophétisait que vers la fin du XIIIème siècle de l'hégire, c'est-à-dire en 1883, apparaîtrait l'iman el-Madhi, qui mettrait fin à la domination de l'empire turc et reconstituerait un imâmat arabe. Son tombeau se trouve dans la zaouïa magnifique de Djerboub. Le chef de l'ordre est son fils Si el-Madhi ben Senousi, né vers 1843, considéré par ses adeptes comme l'iman des prophéties. Il réside à Djerboub ; 750 personnes vivent dans la zaouïa ; parmi elles se trouvent plusieurs Algériens de grandes familles, particulièrement de la province d'Oran. Les autorités turques de la Tripolitaine n'osent les gêner, parce qu'ils sont soutenus à Constantinople, par leurs khouan dont certains sont membres du Divan.

Sidi es-Senousi vivait fort retiré, absorbé dans les pratiques pieuses; mais son fils, le chef actuel, bien que ne se laissant aborder que par un petit nombre de fidèles sur lesquels il peut compter, est d'un tempérament plus guerrier. On estimait (en 1877) à près de 25,000 fantassins et de 1500 cavaliers, les hommes armés que les Senousiâ pouvaient mettre sur pied. On croit que quelques canons sont cachés dans la zaouïa.

Le chef des Senousiâ est très exactement tenu au courant des événements politiques par ses khouan, qui entretiennent avec lui des correspondances régulières. Son ordre fait cependant peu de progrès en Tunisie, où il doit lutter d'influence avec les Tedjâna d'Aïn Madhi et de Temassin, qui se montrent soucieux de ne pas laisser passer en d'autres mains l'influence dont ils jouissent et les ressources que leur procurent les contributions de leurs adeptes;

mais, sur les routes du désert et du Soudan, c'est-à-dire à l'ouest et au sud de Djerboub, les Senousiâ commandent en maîtres. Le Ouadaï leur est entièrement affilié; leurs khouan sont nombreux dans le pays des Tibbou, à Rhat et à Ghadamès. Ils font des prosélytes au sud de l'Algérie et semblent tourner nos possessions africaines par le sud en atteignant le Maroc par les routes du Touat. Ils sont tout-puissants dans le pays de Barca et à Bengasi.

Le développement de cet ordre fanatique, extrêmement hostile, est fort à craindre. C'est de Djerboub que peut partir le signal d'une insurrection générale venant du sud de l'Algérie. On a des raisons de croire que c'est aux Senousiâ qu'il faut imputer la responsabilité du massacre de la mission Flatters; les Touareg paraissent avoir reçu, à cette époque, leur mot de Rhat.

L'oasis de Djerboub, où se trouve la zaouïa centrale des Senousiâ, est à trois jours de marche à l'ouest de Siouâ, à trente-sept jours de Bengasi. Le port par lequel elle communique avec la Méditerranée est Tobruk.

Une zaouïa fort importante est toujours dans le djebel Akhdar (pays de Barca).

L'oasis de Siouâ a eu déjà, aux époques anciennes de l'histoire, un grand rayonnement religieux, puisque Alexandre y vint en pèlerinage et y fut en quelques sorte consacré par les prêtres, qui lui donnèrent le titre de fils de Jupiter. A peu de distance au sud commence le vaste désert de Libye, de près de 400 lieues de large, sans eau, sans oasis pour jalonner les routes des caravanes, obstacle presque infranchissable qui oblige les voyageurs à remonter au nord.

Il n'y a donc que deux routes qui mettent l'Égypte en relation avec l'Afrique septentrionale, celle qui longe la côte et celle qui passe par les oasis d'Audjila et de Siouâ; de sorte que tous les musulmans du nord et de l'ouest, Marocains, Sénégalais, Algériens, Tunisiens, Touareg, Noirs du Soudan, - tous les pieux personnages de l'islam, doivent venir se rencontrer entre Bengasi et l'oasis d'Audjila. Cette région était donc appelée à devenir le foyer actif de prédications fanatiques; c'est de là que partent les missionnaires qui prêchent la guerre sainte, c'est de là que le signal en sera souvent donné. Aussi il y aurait grand intérêt à détourner les pèlerins de La Mecque des routes de terre et à leur rendre plus facile encore le voyage par les routes maritimes.

L'ordre des Senousiâ est en Algérie à l'état de société secrète ; ses membres se dissimulent et n'en sont que plus dangereux. La caractéristique principale de cet ordre est l'idée politique qui en anime les chefs, et leurs efforts pour englober dans leur association les autres confréries religieuses. Ils ont déjà réussi en partie sur des zaouïas assez nombreuses, appartenant à différents ordres. Ce sont eux surtout, dit M. Duveyrier ¹, qui sont les agents les plus actifs du mouvement religieux que nous appelons le panislamisme, et qui en ont, pendant quelque temps, imposé les doctrines au sultan; mais ils l'accusent de tiédeur.

Senousi a posé en principe que l'autorité temporelle des sultans devait être mise au service des intérêts religieux, que le clergé et la magistrature devaient non seulement être indépendants du pouvoir administratif, mais le diriger.
Sa devise est significative :
Les Turcs et les Chrétiens,
Tous de la même bande,
Je les briserai du môme coup.

¹ Consulter : Confrérie musulmane de Sidi Mohammed ben Ali es-Senousi, par H. Duveyrier. - Société de Géographie, 1883.....fin
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